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Goodbye my friends

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Message par Amroth O'Rourke Ven 6 Mar - 22:30

Je me traîne jusque chez Florian, à mon sens il s’est passé 1000 ans depuis que je suis revenu à Boston pour sa soirée. Pourtant il ne s’agit que de quelques semaines et déjà la ville me pèse. Personne ne répond chez lui, je rentre. Les lieux semblent vides. Damned ! Nous avions pourtant rendez-vous ! Je rumine si bien que l'homme qui apparaît à l’étage où je me trouve me surprend. Nos regards se croisent. Sans sommation il me lance un sort qui m’atteint de plein fouet et, tout en me faisant souffrir mille mort, me projette à l’autre bout de la pièce. Je pousse un hurlement et me jette, griffes en avant, sur le sorcier. Ses défenses magiques le protègent mais moi aussi je suis solide. Et tenace ! Le combat s'avère rude. Je parviens finalement à lui arracher un bras avant qu’il ne produise une explosion qui emporte tout autour de nous. Je ne comprends pas comment j’ai pu en réchapper. Pas de temps à perdre, je continue à me jeter sur lui. Mon plaquage est si efficace qu’il tombe à la renverse dans les escaliers, je ne le lâche surtout pas, mes griffes plantées dans son ventre. De ma main libre j’arrache l’un des montants de l’escalier et tandis qu’il se débat et marmonne des incantations à moitié noyées dans son sang, je lui enfonce dans le cœur. Je ne veux prendre aucun risque, je lui arrache la tête avant de m’effondrer. Épuisé, douloureux, je ne m’arrête pas,il faut que je me protège. Dans un coin caché je creuse un trou et m’enterre. Souffrance, soif. La terre m’entoure, rien ne m’apaise. Soif. Soif. Ténèbres. J’entends des bruits, j’entends des cœurs qui battent. Soif. Je bondis hors de ma cachette, plante mes crocs au hasard, je ne contrôle plus rien. Cela m’arrive de nouveau,la rage m’aveugle et je taille en pièce tout ce qui me tombe sous les crocs et les griffes. Je retombe dans une sorte de léthargie dans mon trou. Je me fonds dans la terre. Bien plus tard j’entends de nouveau des bruits. Est-ce mon nom qu’on chuchote ? Est-ce du sang qui goutte quelque part ? Je me plonge plus profondément encore dans la terre. J’attends. Je ne saurai dire combien de temps. Enfin je suis capable de me lever et de partir. La maison de Florian est en ruine, j’imagine qu’il ne manquera pas de me le reprocher. Florian, Carmen, Louise, où êtes-vous ? Probablement à la clinique. C’est là que je me dirige avant de penser à ce psychopathe qui, vu mon état actuel, va devenir encore plus fou qu’il ne l’est déjà et m’obliger à me laver. A la réflexion il vaut mieux attendre, caché, que quelqu’un entre ou sorte de la clinique pour laisser un message à Carmen. Je l’attends près de mon ancien refuge, à Barton Point. 

Carmen est venue. Je suis heureux de la savoir en vie. Elle me raconte nombre de choses : la défection de Florian, la fuite de la Princesse, la chute de sa fille. Elle me parle politique avec ferveur, elle croit en Boston. Ce n'est plus mon cas... J'aurais voulu la soutenir, j'aurais aimé continuer avec elle son combat mais je ne peux pas. La ville a bien failli avoir raison de moi, je dois... non, je veux, m'en aller. Carmen a hoché la tête, elle n'a pas insisté, j'imagine qu'elle comprend ma souffrance au milieu des pavés et des briques, tout comme je comprends la sienne devant la Camarilla. Nous nous séparons, je lui promets néanmoins de trouver un moyen de lui donner des nouvelles régulièrement et de lui faire savoir où je me trouve. Avant de quitter la ville, je parcours Boston, discrètement, dans les ruelles sombres, sur les toits chers à Kali, à la recherche de Matthew, je ne veux pas l'abandonner même si j'ai peu d'espoir de le revoir puisqu'il n'est réapparu depuis la Terrible Nuit. Je ne l'ai jamais retrouvé. Je quitte Boston. 

Je me dirige en premier lieu vers le territoire de Mary-Rose. J'y passe plusieurs nuits à l'attendre, j'aimerais la revoir, lui dire que je m'en vais. Elle ne revient pas, peut être est-elle elle aussi partie loin de la ville ? Je ne sais pas. Je quitte la région de Boston, seul. Mes pensées sont dirigées vers Florian dont la fuite me semble incompréhensible, vers Carmen, Louise, Matthew et Mary-Rose que j'ai l'impression d'abandonner. Je cours dans la forêt, je hume l'odeur des arbres, je me reconnecte à la nature. Je cours loin, longtemps. Je cours. 

Boston est loin derrière moi, j'ai traversé des plaines, des vallées, j'ai vu des ouvriers violer la terre pour installer les rails qui la grillageront désormais. J'ai ralenti ces travaux dans la mesure du possible, à ma façon. Puis j'ai arrêté de m'y intéresser, j'ai continué à chercher des lieux naturels. Je reste quelque temps avant de repartir.  C'est lors d'un de ces arrêts qu'Abigail est tombée sur moi, dans les environs de Fayetteville, Alabama. Nouvellement libérée, sans famille, et sans but, elle avait établi un camp à l'extérieur de la ville. Elle s'est figée à ma vue, comme une proie qui aurait souhaité se faire passer pour morte. Je n'ai pas bougé. Après plusieurs heures elle a recommencer à bouger, lentement, en me coulant des regards inquiets. Je n'ai pas bougé mais j'ai relâché mes muscles. Je me suis enterré durant la journée. Le soir elle a recommencé à circuler dans son camp avec plus d'aisance, elle me regardait avec une légère appréhension et de la curiosité. Je suis allé chasser, le gibier est abondant dans ces contrées. Pendant qu'elle dormait j'ai laissé une cuisse de cerf près de son feu. Nous avons continué de nous observer durant 5 nuits. La 6e nuit elle m'a lancé un regard pour me dire qu'elle m'attendait, je suis sorti des fourrés et je l'ai Étreinte. Nous avons repris la route ensemble. Toujours à travers les montagnes, les collines, les lacs, les forêts. Abigail est à l'aise en société, même si la société n'est pas à l'aise avec elle. Elle va en ville porter les messages postaux que j'adresse à Carmen. Je ne sais pas si elle les reçoit. 

Nous restons quelques années dans les forêts avant de repartir. Avant que les légendes locales ne fassent état d'un ogre et d'une sorcière nègre qui empoisonnent les bêtes ou répandent la malédiction. Nous n'avons que faire du monde. Nous avons changé de siècle comme nous avons changé de ville. Rien ne change vraiment pour Abigail et moi. A ce jour nous séjournons dans le Minnesota, près du Lac Supérieur.
Amroth O'Rourke
Amroth O'Rourke

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Date d'inscription : 10/05/2019

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