[Samuel "Golem" Abramowitz] Le rictus du démon sous le masque de l'innocence

Bonsoir Boris! Les recherches internet ne sont pas autorisées, tout se résout aux dés en cas de besoin. Je laisse ta fiche sur ton bureau, tu en auras peut-être besoin...

La lumière des bougies réchauffe quelque peu l'atmosphère de ta maison vide de vie. Ta femme diligente et tes enfants obéissants emplissaient si proprement l'espace qu'à présent les veinures des poutres te semblent des fissures et que chaque pièce t'apparaît comme un grenier poussiéreux. Les riches décorations sont aujourd'hui des vieilleries, des reliques d'une époque révolue. Ta vie bien ordonnée, pour laquelle tu as appliqué ta constance de fourmi n'est plus. Et derrière la peur de cette nouvelle situation, amplifiée par la violence des derniers jours, point tout de même la légère excitation de pouvoir créer, pièce par pièce, l'empire auquel tu aurais eu droit quand ton corps était encore chaud.

Néanmoins dans ton enveloppe cadavérique coule aujourd'hui plus de vie que ne te l'a autorisé ta propre jeunesse. Le sang qui y flotte dorénavant est plus pur, plus propre. Tu te regardes dans le grand miroir de ta chambre et y vois un Samuel émacié, séquelle de ton "vidage". Il te semble que tes compagnons d'infortune n'ont guère changé, mais en ce qui te concerne, le lendemain de ta transformation, tu as vomi tes propres organes, inutiles à présent. Ton corps est lavé de son humanité et tu as de mal à te reconnaître toi-même. Ton esprit reste pour autant le tien, pour ton plus grand soulagement, à un détail près: il est pour l'instant concentré uniquement sur l'absorption de sang.

Voilà deux nuits, tu as pu corrompre une infirmière de l'hôpital Saint Julien, dans la ville neuve. Tu as su éteindre ses craintes à l'aide de ce nouveau pouvoir qui est le tien et elle a accepté de te laisser quelques minutes dans une pièce avec une enfant à peine plus âgée que ta petite fille Sarah. Tu as pu satisfaire ta soif et a ressenti un vif plaisir en plongeant ta bouche dans l'innocente gorge. Ta langue passant sur son cou pour laper les dernières gouttes de ce nectar a refermé la blessure. Aucune trace de ton forfait, et l'infirmière n'a pas cherché à en savoir plus. Son silence et sa bonne volonté ont été achetés chers, et la promesse de pouvoir emplir de nouveau sa bourse en ont fait pour toi un contact sûr.

La soif de sang t'a appelé une fois de plus ce soir, et tu arrives à l'hôpital. Tu as dissimulé ton visage sous une longue écharpe et tendu à la même infirmière, une vieille soeur à l'embonpoint flagrant, une poignée de livres parisi. Tu entends alors que tu te diriges vers la pièce isolée, le flot d'une prière, sortant d'une autre salle fermée. Tu n'y prends pas garde et referme la porte derrière toi. Sur la paillasse qui t'est destinée, dort un homme d'une quarantaine d'années. Ses vêtements sont loin d'être les honnêtes atours auxquels tu es habitué, mais la religieuse a pris soin de le nettoyer. Son sang t'est moins euphorisant que celui de ton dernier calice quoique chaud, et il remplit ton corps à la manière d'une soupe bouillonnante. un goût léger attire ton attention néanmoins; peut-être la raison pour laquelle ta victime n'a même pas semblé s'éveiller.
Ton repas terminé, tu repasses la porte de la pièce et tombe nez à nez avec le prieur sortant de la chambre attenante. Malgré la pénombre tu distingues sans peine un jeune homme en habits de prêtrise. À ta vue, il sursaute, et fais un pas en arrière.

"Qu'est-ce que... Qui êtes-vous?"

Il plisse les yeux, pour mieux te voir et une grimace de surprise et d'effroi mêlés déforme alors son visage.

"Mon père, vous tombez fort bien... fort bien en effet. Je suis Maitre Abramowitz, et j'ai perdu il y a peu de temps un homme de main, parti un soir, jamais revenu. J'ai attendu d'avoir terminé mes affaires du jour, très tard je vous l'accorde, pour faire le tour des hospices afin de vérifier si je ne le retrouvais pas blessé ou mourant quelque part. Dit Samuel retirant son chapeau et en présentant sa main ouverte en signe de salutation
- Je pensais ne pas déranger en faisant le tour brièvement, mais je remarque maintenant l'incongruité de ma visite nocturne !" Continue-t-il avec un rire généreux.

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'd10' : 9, 10, 6, 3, 1

Le religieux fixe la main tendue vers lui et fait un pas en arrière tout en portant inconsciemment la main à sa ceinture. Tu y distingues accroché un chapelet terminé d'un crucifix de bois sombre.

"Je... Je comprends vos raisons maître Abramowitz, mais l'hôpital est fermé aux civils la nuit. Pour la sécurité des patients. Si vous êtes occupé la journée, donnez-moi le nom de la personne que vous cherchez, une infirmière vous fera porter un message demain dans la journée."

Semblant réaliser quelque chose, il plante alors son regard bleu acier dans le tien et reprend d'une voix légèrement plus aigüe:

"D'ailleurs, qui vous a laissé entrer? Les religieuses sont censées savoir que l'accès est interdit à cette heure de la nuit".

"La porte arrière était ouverte, l'infirmière de jour aura simplement oublier de la fermer, il ne faut jamais oublier de la fermer le moment venu, mon père... dit Samuel dans un ricanement."

J'utilise la démence pour accroitre la peur du prêtre. (Charisme + Empathie) contre humanité de la cible, jet ci-dessous.

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'd10' : 8, 1, 3, 10, 8

Dans un mouvement brutal, le père dresse sa main qui enserrait déjà le crucifix. Les perles du chapelet arraché tombent en cascade sur le sol du couloir et livide, il crache dans ta direction:

"Pars démon, ce lieu n'est pas fait pour toi. Vade retro! Vade retro satana! Numquam suade mihi vana!
Su... Sunt mala quae libas! Ipse venena bibas!"

Tout en battant l'air de l'objet béni, il fait un pas hésitant mais courageux dans ta direction.
Sa passion bien qu'inefficace va probablement attirer les potents, mais tu ne perçois pour l'instant aucun son étranger à votre échange. Le père ne semble plus réellement se contrôler et tout en répétant "Vade retro!", il tente de te frapper de sa croix.

Tu peux essayer d'éviter le coup "Dextérité + Esquive", réussite sur 6+

Samuel regarde le frère avec perplexité alors que celui ci-avance vers lui en titubant pour le frapper de sa croix. Ne cherchant pas à l'esquiver, Samuel reçoit le coup en plein visage et bascule théâtralement en arrière.

"Allons mon père un peu de sérieux, je ne suis pas un démon voyons. Votre comportement indigne frôle l'antisémitisme! Jésus aussi était juif, vous savez!"

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'd10' : 7, 4, 4

Le bois du crucifix rebondit sur la chair maigre de ton crâne, dans un bruit mat.
Le prêtre, déjà surpris de son geste semble complètement désemparé face à ta douleur et ta détresse présumées. Tout en maintenant son arme à hauteur de ton regard, il te contourne et tu es à présent acculé contre la porte de la chambre de ta victime. L'odeur aigre qui émane de lui et son front luisant t'auraient peut-être échappé du temps de ton humanité mais aujourd'hui tes naseaux sont pleins de sa peur.

Ton rival recule pas à pas, sans te quitter du regard. Ses pieds glissent sur les perles répandues sur le sol, mais il parvient à conserver son équilibre.

Il continue sa fuite lente, pas après pas.

Veux-tu faire quelque chose?

"Alors quoi, vous partirez sans même vous excuser d'avoir frappé un innocent homme, mon père?"

Ton apostrophe n'arrête pas le religieux dans sa résolution de quitter ce lieu au plus vite. Arrivé à une distance raisonnable, il se retourne et te faisant dos se met à courir. Te l'aperçois alors qu'il emprunte le couloir de droite, qui le fera déboucher sur une salle commune où dorment une douzaine de patients sur des paillasses de moindre qualité.

Son esclandre va sans aucun doute faire s'éveiller l'hôpital. Et il te faut réagir rapidement.

Plusieurs options s'offrent à toi. Tu peux par exemple:
Te cacher et attendre un moment opportun pour partir: "Astuce + Furtivité" difficulté 6
Partir en courant pour fuir les problèmes au plus vite: "Dextérité + Athlétisme" difficulté 6, étendu (X 3 jets)
T'esquiver en douceur en évitant les noctambules: "Dextérité + Furivité", difficulté 6
Partir à ton rythme avec l'air innocent de quelqu'un qui a tout droit d'être dans cet hôpital la nuit: "Apparence + Subterfuge" difficulté 5

Samuel sentait la colère monter en lui, comment ce jeune impudent avait osé porter la main sur lui? Il réfléchit à sa situation et fit la chose la plus sensée sur le moment : chercher une chaise et attendre calmement la personne que le jeune prêtre allait chercher si rapidement.

Après tout, n'était-il pas dans son droit après s'être fait molester de la sorte?

Tu trouves immédiatement une chaise et t'assois donc entre les deux portes du fond de ce petit couloir. Les patients s'agitent à peu de distance, et te parviennent des bruits de râles, des sons de literies et indistinctes, des conversations.
Le roulement de pas pressés sur le bois du sol annonce que des personnes responsables sont en route. Tu vois passer à quelques mètres des silhouettes à moitié nues et d'autres en robe. Une de ces dernières s'approche à grands pas de toi et tu reconnais la soeur potelée que tu as corrompue. Son teint s'est largement coloré depuis et elle te regarde avec des yeux ronds.

"Oh non, oh non Monsieur! C'est vous qui avez alerté le père Michaël? Il est parti comme une furie disant qu'il avait vu le démon! Est-ce qu'il vous a pris entrain de... Enfin..."

Elle mime rapidement l'acte de coït.

"Vous n'pouvez pas rester ici, je vais avoir des ennuis s'ils savent que c'est moi qui vous ai laissé entrer! On va déjà avoir du mal à recoucher tout le monde avec le bazar qu'il a fait... Je suis désolée, je n'savais pas qu'il était là aujourd'hui. J'vous promets que j'ferai plus attention la prochaine fois!"

Si tu te laisses faire, elle t'escorte vers la sortie et tu peux rentrer chez toi un peu moins riche mais un peu plus rempli.

Peux-tu me faire un jet de "Charisme + Étiquette", difficulté 5?

Pour info, comme Boris est à-côté de moi, je me permets de faire des raccourcis dans son RP. C'est lui qui m'a confirmé qu'il rentrait chez lui après...

"Haaa ma sœur, loin de moi l'idée de vous attirer des ennuis vous savez ! Je pars de ce pas, mais sachez toutefois que le père Michaël a clairement eu une hallucination, je lui conseille de surveiller sa santé, il travaille clairement trop! Je repasserai dans quelques nuits, lorsque tout sera plus calme, chère amie. Vous pourrez ainsi continuer à entretenir votre ligne grâce à votre argent de poche, dit Samuel en raccrochant son chapeau à sa tête.

Bonne soirée madame, ajouta t-il dans une dernière courbette.

Jet de CHARISME + ÉTIQUETTE ci-dessous, avec la relance du 10.

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'd10' : 4, 3, 10, 2, 6

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'd10' : 7

Pour info: jet de réputation réussi!

Au soleil couchant, à deux nuits de ces événements, Daniel vient à ta rencontre, et après avoir rendu compte de l'état du comptoir, il t'entretient d'un autre sujet:
" Maître, un homme de robe est venu aujourd'hui et a demandé à vous parler. Je lui ai dit que vous étiez en déplacement et que je vous transmettrai le message. C'est le père Rochefort, qui prêche à l'église des Minimes, qui voulait s'excuser du comportement du père Michaël, qui n'aurait pas dû persécuter d'un homme honnête comme vous. Je vous passe les détails, mais il y a deux nuits, il s'est fait réveiller par le père Michaël qui hurlait qu'il devait venir combattre à ses côtés le démon Abramowitz qui venait voler des âmes à l'hôpital Saint Julien.
Il semble qu'il se soit calmé depuis, et qu'il attribue ses actes à une faiblesse temporaire; enfin, qu'il s'est mis lui-même en pénitence pour son comportement.
Il dit que malgré vos divergences de foi et ce dont vous avez été victime, vous n'en tiendrez pas rigueur à l'Église, et qu'il priera pour votre âme aujourd'hui."

Merci d'avoir joué!