Tionne et Tara

Les minces rayons d’un soleil timide filtraient à travers le volet entrouvert. Ils exposaient par hachure la chambre encore silencieuse. Les draps du lit, froissés de la nuit, les couvertures rejetées au pied ; le bureau qu’on aurait dit sculpté pour un enfant, la plume encore non utilisée, rangée avec précaution près de l’encrier non décacheté ; le grillage fin et serré d’une armoire derrière lequel luisaient quelques fioles multicolores ; à même le sol, une petite paire de bottines d’un cuir souple. Les bottines furent alors soulevées et reprirent leur place, sur les pieds à qui elles appartenaient. Dans un bruissement de tissu, une capeline fut posée sur des épaules, et une besace fut sanglée.
Il était 7h et Tara était prête à sortir.

Depuis leur emménagement sur la colline, un rythme chaotique avait été quelque peu installé, ses compagnons et elle-même ne changeant pas grand-chose à leurs habitudes. Néanmoins, Harmon Riatavin, leur nouvel intendant et Tionne apportaient de fait un léger cadre à leur vie.
Tara passa la porte de sa chambre et d’un air enjoué, fit tourner entre ses doigts un mince crochet serpent.
Elle verrouilla la serrure avec et le rangea à sa place, sous un pan de vêtement indétectable. Les escaliers furent rapidement descendus et l’halfeline s’apprêtait à ouvrir la porte d’entrée quand…
«  Où tu vas Tara ? »
La voix cristalline de Tionne tinta légèrement à travers la maison. Tara fit quelque pas en arrière et vit l’enfant, sur les marches hautes des escaliers, le visage encastré entre les barreaux de la rampe.
« Où tu vas ! Je peux venir avec toi ? Je suis déjà toute prête !»
Tara soupira. La petite fille de Mendel portait par-dessus son linge de nuit une légère cape de pluie et avait enfilé deux chaussures différentes. La gauche appartenait d’ailleurs à la roublarde.
La compagnie de la frêle gamine n’était pas dans ses plans, mais elle avait vu la puissance terrifiante de ses cris lorsqu’elle était trop contrariée. Et il était définitivement trop tôt dans la journée pour la contrarier.
« Tu as 3 minutes pour enfiler ta tunique bleue et tes bottillons neufs. Je ne t’attendrai pas si tu es en retard. »
Toute guillerette, et comme investie d’une mission d’importance, la petite grimpa les dernières marches à toute allure pour s’engouffrer dans sa chambre.
2 minutes à peine après l’ultimatum, elle se présenta à l’entrée, ses cheveux en bataille ayant échappé aux recommandations de Tara.
« Allons-y ! On va beaucoup marcher, tu es prête ?
- Oui, je suis pas comme toi, j’ai pas besoin de me faire porter par Thog pour aller vite ! »
Tara pouffa tout en déplaçant leurs noms sur le tableau des présences à-côté de la porte. Les personnages de « Tara » et « Tionne » étaient maintenant attachés ensemble et placés sur le pique « en ville ».

Les deux courtes silhouettes cheminaient dans une Eauprofonde s’éveillant et s’étirant avec le soleil encore froid. Les rues défilaient sous leur pas, tandis que Tionne tentait avec plus ou moins de bonheur de répondre aux énigmes de Tara. Ce matin était de ces temps qui font oublier l’état de siège et la menace constante n’était plus aussi importante que les trouvailles que les deux comparses feraient au quartier marchand.






« Là, c’est un stiletto, celui-ci c’est une main gauche. Là, juste derrière c’est…
- Un kukri ! Comme toi ! »
Tara n’avait pas eu le temps de terminer sa phrase. Tionne était une enfant très éveillée, et chaque promenade, chaque repas, chaque lecture était l’occasion pour elle d’apprendre quelque chose. Elle s’intéressait à tout, et Tara était presque sûre d’avoir entendu Xiltyn roucouler de plaisir quand Tionne avait demandé, alors que l’elfe méditait dans la salle d’entraînement, si c’est parce qu’elle était plus intelligente que les autres qu’elle était au conseil de la ville. En effet, les bonnes résolutions et les règles qui avaient été instaurées pour protéger la fillette (et le matériel) avaient vite été abolies. Rien ne pouvait résister ni à sa soif de connaissance, ni à son envie dévoreuse et presque violente, d’appartenir au groupe, à sa « famille ». On la voyait donc régulièrement dans toutes les pièces qui lui avaient été préalablement interdites, poser son petit nez de souris et interroger les gens sur pourquoi et comment et combien de temps et pour qui et avec quoi…
«  Il ne nous reste plus qu’à acheter un lingot de fer, Bral va en avoir besoin pour me refaire un crochet simple. Figure-toi qu’il m’en manque un depuis trois jours. Il a dû glisser de ma poche et tomber dans la rue.
- Oui, c’est… C’est sûrement ça, bégaya Tionne ».
Il n’y avait aucunement besoin de lingot supplémentaire. Bral stockait d’après Tulia « de quoi forger deux armures lourdes complètes pour chaque habitant d’Eauprofonde ». Mais le visage empourpré et coupable de la gosse valait bien de dépenser quelques pièces de plus pour le métal.

La matinée avait été bien remplie,  et les deux courtes comparses décidèrent de se restaurer dans une auberge proche avant de repartir. Le repas se déroula dans une atmosphère légère et Tionne eut même le droit de tremper ses lèvres dans la chope de Tara, avant de le regretter plus qu’amèrement. Elles profitèrent ensuite d’une charrette se dirigeant vers le port pour rentrer. Installées entre des malles, vides pour la plupart, elles reprirent leur discussion sur les différents types de crochets que Tara possédait, et l’halfeline ouvrit devant la petite sa trousse, tentant de lui décrire l’utilisation de chaque outil, dont celui manquant. Elle eut du mal à se retenir de rire en voyant l’expression d’intense concentration que Tionne affichait.

Quelques jours plus tard, alors que la maisonnée dormait encore paisiblement, Tionne s’éveilla en sursaut, suite à un mauvais rêve. Saisie d’effroi, elle mit un moment avant de remettre ses pensées en ordre. Non, elle n’était pas poursuivie par un chien à deux têtes, elle était bien en sécurité, dans son lit. Tentant de dominer son appréhension, elle scruta sa chambre pendant quelques secondes. Tout était en place, et la foule hétéroclite d’objets prodigués par chacun pour son amusement ne semblait pas avoir bougé. Rassurée, elle se retourna alors sous ses couvertures. Un instant d’hésitation, une sensation de doute soudain, la fit se redresser brusquement sur son lit. Un coffret qui n’était pas là la seconde précédente trônait à présent sur le petit guéridon, au centre de sa chambre.
L’esprit encore embrumé, l’enfant descendit prudemment de son couchage. Elle s’approcha à pas de loup de la cassette, déroutée par la situation. Elle était faite de métal et de cuir assemblés, et de fins ornement représentant des plantes et des animaux la parcouraient.
Une demi-douzaine de cadenas avaient été attachés au fermoir, et un petit trousseau de clés avait été déposé à côté.
Une bouffée d’excitation rosit les joues de la fillette, qui s’empara du tout avant de filer sous ses draps.
Elle s’amusa à tester les clés dans les différentes serrures, retirant les cadenas un à un. Après quelques minutes, il ne restait plus qu’un petit loquet poli, alors que toutes les clés avaient été utilisées. Paniquée, Tionne se releva et chercha sur le guéridon, dessous, sur son tapis, où pouvait être la dernière clé. De lourdes larmes de dépit commencèrent à lui monter aux yeux. Elle entendit alors de l’autre côté du mur une porte se fermer dans un petit claquement sec. Elle sursauta puis se figea. Plus aucun son. Elle allait se remettre en chasse de la clé manquante quand un déclic se fit dans son esprit. Elle se mit à genou sur un tapis beaucoup trop épais et confortable pour une fillette de son âge, et farfouilla sous son guéridon peint. Ses doigts trouvèrent rapidement le petit renfoncement si familier, et elle en tira son premier butin de voleuse : un crochet de métal, couvert de légères stries dues à l’usure. Elle le fit tourner entre ses doigts, jouant avec les premiers rayons de lumière, tout en tentant de se rappeler la conversation qu’elle avait eue avec Tara quelques jours plus tôt. Elle regagna son lit, poussa négligemment sur le sol les cadenas et clés devenus à présent inutiles. Elle brandit son crochet et entreprit de déverrouiller la serrure récalcitrante.





« Elle dort encore la gosse ? demanda Thog, en se resservant une large tranche de pain.
- C’est vrai qu’il est déjà 9h… Elle s’est peut-être enfin lassée de nous réveiller aux aurores. Pourvu que ça dure ! répondit Xiltyn.
- Il faudrait peut-être aller vérifier, enchaîna une voix masculine, que seul Bral pouvait entendre. »
Tulia allait se lever de table quand des pas précipités résonnèrent dans l’escalier. Le bruit cessa soudainement, et quelques secondes passèrent avant que la porte de la salle commune ne s’ouvre. Tionne, rayonnante, tentait de se donner un air détaché, alors qu’elle déambulait fièrement dans la pièce. Elle prit tout son temps pour rejoindre sa place sur la grande tablée. Tout le monde avait remarqué qu’elle portait à sa ceinture un minuscule fourreau.
«  C’est pas vrai… soupira Mendel »
La petite demanda alors de sa voix flutée :
«  Tulia, tu me donnes le pain ? »
Le regard pétillant de fierté, Tionne entreprit alors de couper en deux la tranchette que le Genasi lui avait tendue.
Elle avait sorti pour cela un tout petit poinçon, adapté à sa taille. Il était plus petit qu’un coupe papier et à peine plus tranchant, mais c’était la toute première « arme » dont l’enfant se servait.
Le groupe s’abstint de tout commentaire, mais l’ambiance était légère et pleine de bonne humeur, alors que Tionne essayait d’attirer l’attention de chacun sur sa nouvelle possession.





Sur le lit de la jeune Blancfaucon, le coffret négligemment abandonné béait, et à côté, le crochet pris entre les draps en pagaille. Et dans le velours de l’écrin, avait été oublié un petit parchemin, que la gamine n’avait pas pu déchiffrer en raison de son jeune âge, et sur lequel était inscrit :

         Te voilà parmi nous depuis un mois déjà. Profite de ce petit cadeau pour marquer l’occasion.
                                                                                                                                Tara

(Un Tionne et Thog a dores et déjà été promis ^^)

Tionne et Xiltyn

La journée s’annonçait mal, une fois de plus. Cela faisait des semaines que Xiltyn essayait de lutter contre l’emprise du sommeil, comme pour se prouver à elle-même qu’elle pouvait s’affranchir de ses besoins élémentaires, avec ou sans pouvoirs. Depuis tout ce temps, elle se sentait de nouveau vieillir, chaque privation n’avait pour effet que de l’affaiblir un peu plus, et la vie ne lui semblait plus qu’une interminable façon de mourir. Impossible pour elle de résister à plusieurs nuits d’insomnie, elle finissait toujours par sombrer, sans jamais vraiment récupérer de sa fatigue, et elle n’y gagnait rien d’autre que l’agravation de son humeur massacrante. Elle se leva cependant avec toute la mauvaise volonté du monde, en abordant cette nouvelle journée comme un supplice de plus. Pendant qu’elle se préparait, elle remarqua la petite Tionne qui jouait par terre avec un poinçon joliment ouvragé, peut-être un peu trop sophistiqué au goût de Xiltyn, qui aimait les lignes tortueuses à condition qu’elles n’affichent pas leur prix. L’objet était visiblement taillé de façon à ce que l’on comprenne qu’il était adressé à ces dames, et il dissimulait le danger qu’il apportait avec lui à travers des lignes florales aussi rassurantes que criardes. « Tara. » pensa-t-elle en soupirant. L’enfant vit évidemment que Xiltyn l’observait d’un œil, et elle fit semblant de ne pas avoir remarqué son intérêt pour elle. Tionne se mit à porter des coups devant elle dans le vide, visiblement pour impressionner son observatrice taciturne.
« Une gosse, se dit Xiltyn, il ne manquait plus que ça. C’est vrai que tous ceux que nous avons approchés jusqu’ici n’ont pas eu à souffrir de notre compagnie. » L’enfant faisait maintenant des gestes énigmatiques autour de sa dague, comme si elle essayait de la faire disparaître. Elle espérait visiblement se trouver des talents de mage, et quelques félicitations au passage. Devant tant de candeur, Xiltyn était partagée entre l’envie et l’agacement. La jeunesse de la petite lui renvoyait au visage la fatalité de sa décrépitude à venir, et sa candeur, aussi attendrissante soit-elle, aurait tôt fait de disparaître, et ce particulièrement si elle restait dans cette maison, dans cette famille. Il était vraiment étrange de prendre ainsi une enfant à sa charge, lorsque l’on avait rien à lui offrir. L’enfant avait continué ses incantations en vain. Elle finit par comprendre qu’elle avait échoué, et cessa de gesticuler. « Première désillusion. » se dit Xiltyn, qui ne put s’empêcher d’éprouver un certain réconfort à constater l’échec de cette tentative, tout en admettant la laideur d’un tel sentiment. Le visage de Tionne se contracta soudainement, et ses petits yeux disparurent dans les replis formés par les rides de sa frustration. Ses yeux étaient déjà gonflés de larmes, mais aucun son ne sortait de sa bouche. La petite était rouge de colère, et maîtrisait sa tristesse en silence. Xiltyn ne put refréner un sourire d’approbation, la gamine était dure quand il fallait.
« -Pourquoi je n’y arrive pas ?
-Il faut être mage pour réussir à faire ce que tu veux.
-Apprends-moi alors.
La détermination et le culot de Tionne inspirait un peu de bienveillance à Xiltyn, qui était néanmoins tentée d’écraser cette assurance du doigt.
- Qu’est-ce qui te fait croire que je suis capable de t’apprendre à faire cela ?
- Tu es mage non ?
- Qui t’a raconté ça ?
L’enfant sentait la colère de Xiltyn monter en elle, et se décomposait un peu.
- Je… Les autres ont dit que tu es un mage, Bral a même dit que tu étais une experte dans l’école de l’inutilité.
- Sors. Sors tout de suite ou je te casse ton jouet.
Tionne, qui n’attendait que ça, sortit de la pièce sans demander son reste. Xiltyn se rassit sur son lit en serrant les poings, comme si elle essayait de se percer la paume avec ses ongles. Elle resta un long moment à tenter de juguler sa colère, jusqu’à prendre le bouclier de Sovessyl pour s’y mirer. Elle se sentit immédiatement apaisée lorsqu’elle vit son reflet ombreux sur le métal, et alors qu’elle commençait à se détendre, un soupir impressionné lui chatouilla l’oreille. « Han c’est toi là ? ». Tionne était revenue et s’était glissée derrière le lit pour regarder ce qui fascinait tant Xiltyn. L’elfe se leva, excédée et rangea le bouclier.
« -Tu n’écoutes rien à ce que je vois. Comment pourrais-tu apprendre quoique ce soit ?
-Alors tu pourrais m’apprendre?
-Non, même si je le voulais je n’ai rien à t’apprendre. Je ne suis pas un mage.
-Tu mens, les autres ont dit…
-Les autres parlent d’une Xiltyn qui n’existe plus.
-Pourtant Tara m’a dit ne pas entrer dans ta chambre parce que tu étais parfois mal euh mal lunée.
-Tara a dit ça ?
-Oui.
Xiltyn sourit, l’enfant prit confiance et monta sur le lit, elle se tenait fièrement à genoux sur le matelas.
-Alors, tu m’apprends ?
-J’ai appris à la dure, et je ne connais pas vraiment d’autre méthode. Tu n’as pas envie de connaître ça.
-Tu dis toujours que tu vas faire des choses mauvaises mais tu ne fais pas grand-chose.
-Ça c’est simplement parce que je n’en ai pas les moyens.
-Pourquoi tu me laisses jamais passer du temps avec toi ?
-Et toi qu’est-ce que tu me trouves au juste ? Il y a des personnes beaucoup plus gentilles dans cette maison.
-Oui mais avec Thog je gagne tout le temps, même si je ne suis pas sage…
-Ah je vois, je suis un défi. Tu sais Tionne, il faut faire attention avec le feu. C’est très beau, c’est puissant, et on a beau savoir que c’est dangereux on ne peut s’empêcher de l’approcher de la main. Mais le feu ne se soucie de rien d’autre que de brûler, et la seule chose que tu récoltes en étant à côté de lui, c’est de devoir apprendre à écrire de la main gauche.
-Tu es comme le feu ?
-Tous autant que nous sommes ici, nous sommes comme du feu. Mes flammes à moi sont justes plus noires, elles se montrent telles qu’elles sont.
- Ça réchauffe le cœur aussi le feu.
-Allez va jouer, ne fais pas semblant de ne pas comprendre.
-Tu vois que je sais écouter.
En disant ces derniers mots, Tionne pinça ses lèvres de façon grotesque, le sourire jusqu’aux oreilles. Elle sortit en courant et Xiltyn ne la revit plus de la journée.

Le soir, en rentrant de la tournée des bars qui faisait désormais partie de son quotidien, Xiltyn ne distingua pas tout de suite la petite forme sur son lit. En s’approchant, elle reconnut le bouclier de Sovessyl, parfaitement nettoyé. À cet instant précis, Xiltyn sut qu’elle allait regretter amèrement la décision qu’elle avait prise. Une autre façon de rester près du feu sans risquer de se brûler, c’était de devenir soi-même un brasier.

Aux aurores, la petite Tionne s’éveilla après une longue nuit de sommeil. Il faut dire qu’elle avait passé la fin de la journée précédente avec Tara, à apprendre à partir d’une auberge sans payer. Le dernier aubergiste s’en était tiré avec une crampe et un point de côté. Au pied du lit, elle remarqua un livre épais et poussiéreux, sur lequel était posé une petite note. Tu as trois heures pour mémoriser les dix premières pages, ne traîne pas. On se retrouve à mon bureau quand tu auras terminé. Xiltyn.

Dans un lourd soupir, Tara referma le Schisme de Tyché et poussa négligemment le tome sur un coin de son bureau. Un peu d'air frais lui était plus que nécessaire, elle sortit donc prestement de sa chambre en fredonnant. Alors qu'elle se dirigeait vers les escaliers, elle entendit la voix puissante de Thog résonner dans l'étage:
" Ro... Rodééééé... Naba...
- Plus vite Thog! lui répondit un pépiement autoritaire. Rodénaba... Et là, c'est écrit quoi? Avec le point et le petit chapeau?
- Ellip... heu... Ellipradié... Uno... Unooo... Uuuu-nooooo... DRIL! Unodril!
- Thog, il faut faire un effort! On a fait que 2 pages pour l'instant. Bon, je refais depuis le début, tu me dis si c'est bon!"
En élève appliquée, Tionne commença sa récitation de syllabes opaques. Tara avait atteint l'escalier et n'entendit pas la suite.