Noche oscura en Boston
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Noche oscura en Boston
L’étude était plongée dans une pénombre chaleureuse. La bougie du guéridon dansait au même rythme que les dernières flammes de la cheminée; dans leur lumière ocre ondoyait l’ombre de l’homme qui peinait à enfiler sa veste, pourtant taillée pour lui la saison précédente.
Le plateau du bureau était couvert d’une laque de qualité, donnant un aspect humide au meuble central de la pièce. En son centre, de la vaisselle échouée contenait les reliefs d’une collation que certains auraient appelé repas.
Le bon docteur Addison une fois sa lutte vestimentaire achevée attrapa sa mallette de cuir et quitta la pièce en soufflant bruyamment. La porte se referma d’un coup sec, faisant voler la note qu’un coursier lui avait déposée plus tôt dans la soirée. Le papier sembla planer puis s’échoua près d’un quignon délaissé qui barbotait dans un potage gras. L'épais liquide eut tôt fait d’effacer les mots tracés d’une main ferme:
Docteur, mon état nécessite votre expertise et vos soins. J’attends votre visite au plus tôt au Red Mare.
Carmen de Osa Menor
Pour Addison, Boston n’était que l’étal d’un Gargantua de poissonnier. Les habitants pour la plupart n’avaient pas plus de cervelle que les haddocks dont ils raffolaient et la même intelligence brillait dans leurs yeux humides. Chaque bateau rejetait sur le port son banc de nouveaux arrivants, qui frétillait paniqué sur le quai avant de s’échouer dans le rade le plus proche. Même si sa réputation n’était plus à faire dans la ville, et que son chemin s'encadrait régulièrement de signes de tête respectueux, Addison se faisait l’effet d’être plus vétérinaire que docteur. Les plaies infectées d’avoir trop été au contact des chairs marines putrides étaient son lot quotidien. Et même lorsque son métier l’appelait dans les quartiers les plus enfoncés dans les terres, chaque rue, chaque maison, chaque barrière lui semblaient porter cette puanteur iodée.
La taverne du Red Mare n’était qu’à une quinzaine de minutes de son étude, mais la journée avait été pluvieuse et il ne se sentait pas la patience de se voir huiler les bottes à la soupe boueuse des rues. Il se hissa en soufflant dans un fiacre terminant une course et lui indiqua la destination. Il connaissait la taverne du Red Mare de nom, et son absence de réputation était pour Addison la promesse d’un lieu où la racaille saumurée n’était pas la bienvenue.
L’endroit ressemblait en effet plus à une place de restauration qu’à un bouge où la masse venait s’assurer des lendemains difficiles à prix modéré.
Il était 20h à sa montre quand il se présenta à une serveuse aux joues pleines. La jeune fille apporta son plateau de viande grillée puis fit signe au docteur de la suivre. Sans un mot, elle déverrouilla pour lui la porte qui menait aux escaliers. Elle lui ouvrit le chemin et il se laissa guider par le roulement chaloupé de ses hanches. Arrivée au palier supérieur elle fit quelques pas jusqu’à une nouvelle porte, et frappa quatre coups brefs. Elle s’effaça ensuite pour laisser entrer Addison. Une vague de chaleur sèche lui fit rougir les oreilles au premier pas dans le large salon carré. Au second pas, il fut submergé par une fragrance suave et virile, un mélange de bois, de cuir, de feu. Il fit un troisième pas en direction de l’ottomane sur laquelle une silhouette semblait assoupie. Au quatrième pas, il butta sur le tapis et manqua de tomber sur la femme allongée. Elle ouvrit les yeux et s’étira dans un grognement de contentement.
“Docteur, je vous attendais plus tôt. Voilà deux jours que je n’ai rien mangé, et sans votre arrivée, je me serais vue contrainte de jeûner une troisième nuit.”
Dans la voix de madame de Osa Menor ne sonnait aucun des accents qu’il reconnaissait chez ses patients malades. Aucune fièvre ne brillait dans ses yeux en amande et seule la pâleur lisse qui voilait ses traits espagnols pouvait laisser supposer un mal léger.
Addison toussota et entrouvrit chastement la chemise d’homme que portait sa patiente puis colla son oreille contre la poitrine blanche. Aucun battement, aucun souffle non plus, et une froideur saisissante dans ce salon à la tiédeur si douce. Carmen posa ses mains sur le visage de l’homme et le força à plonger son regard dans le sien.
“Calmate”
Sa voix avait une couleur fauve et l’odeur de la chasse. Elle attira le docteur à elle avec une violence qu’elle essayait de contenir. La transe dans laquelle l’homme se trouvait était trop profonde pour qu’il reprenne ses esprits, mais elle voulait éviter de gâter son nouveau calice.
Elle planta ses crocs dans la chair tendre de son cou et s’abreuva à longs traits du liquide salé qui coulait en abondance. La caïnite dut se maîtriser pour ne pas vider sa victime et referma la plaie d’un coup de langue.
Le médecin était subjugué, tant par la transe que par la béatitude née de ce baiser et c’est sans lutter qu’à son tour il suça sans gêne la vitae du poignet ouvert que sa patiente tendait à ses lèvres.
Le jour était proche quand Titus Addison reprit ses esprits. Il était de retour dans son office, sa veste sur le dos, sa mallette à la main. Ses doigts étaient engourdis et ses jambes ankylosées. La dernière bûche avait depuis longtemps fini de se consumer et il se demanda fugacement depuis combien de temps il se tenait là. Il se laissa alors tomber dans son lourd fauteuil, les bras pendant à l’extérieur des accotoirs et s’abandonna à un sommeil sans rêve, où seule la voix de Carmen résonnait.
Je sens que le mal me gagnera de nouveau d’ici trois nuits. Je compte grandement sur votre présence pour le soulager.
Le plateau du bureau était couvert d’une laque de qualité, donnant un aspect humide au meuble central de la pièce. En son centre, de la vaisselle échouée contenait les reliefs d’une collation que certains auraient appelé repas.
Le bon docteur Addison une fois sa lutte vestimentaire achevée attrapa sa mallette de cuir et quitta la pièce en soufflant bruyamment. La porte se referma d’un coup sec, faisant voler la note qu’un coursier lui avait déposée plus tôt dans la soirée. Le papier sembla planer puis s’échoua près d’un quignon délaissé qui barbotait dans un potage gras. L'épais liquide eut tôt fait d’effacer les mots tracés d’une main ferme:
Docteur, mon état nécessite votre expertise et vos soins. J’attends votre visite au plus tôt au Red Mare.
Carmen de Osa Menor
Pour Addison, Boston n’était que l’étal d’un Gargantua de poissonnier. Les habitants pour la plupart n’avaient pas plus de cervelle que les haddocks dont ils raffolaient et la même intelligence brillait dans leurs yeux humides. Chaque bateau rejetait sur le port son banc de nouveaux arrivants, qui frétillait paniqué sur le quai avant de s’échouer dans le rade le plus proche. Même si sa réputation n’était plus à faire dans la ville, et que son chemin s'encadrait régulièrement de signes de tête respectueux, Addison se faisait l’effet d’être plus vétérinaire que docteur. Les plaies infectées d’avoir trop été au contact des chairs marines putrides étaient son lot quotidien. Et même lorsque son métier l’appelait dans les quartiers les plus enfoncés dans les terres, chaque rue, chaque maison, chaque barrière lui semblaient porter cette puanteur iodée.
La taverne du Red Mare n’était qu’à une quinzaine de minutes de son étude, mais la journée avait été pluvieuse et il ne se sentait pas la patience de se voir huiler les bottes à la soupe boueuse des rues. Il se hissa en soufflant dans un fiacre terminant une course et lui indiqua la destination. Il connaissait la taverne du Red Mare de nom, et son absence de réputation était pour Addison la promesse d’un lieu où la racaille saumurée n’était pas la bienvenue.
L’endroit ressemblait en effet plus à une place de restauration qu’à un bouge où la masse venait s’assurer des lendemains difficiles à prix modéré.
Il était 20h à sa montre quand il se présenta à une serveuse aux joues pleines. La jeune fille apporta son plateau de viande grillée puis fit signe au docteur de la suivre. Sans un mot, elle déverrouilla pour lui la porte qui menait aux escaliers. Elle lui ouvrit le chemin et il se laissa guider par le roulement chaloupé de ses hanches. Arrivée au palier supérieur elle fit quelques pas jusqu’à une nouvelle porte, et frappa quatre coups brefs. Elle s’effaça ensuite pour laisser entrer Addison. Une vague de chaleur sèche lui fit rougir les oreilles au premier pas dans le large salon carré. Au second pas, il fut submergé par une fragrance suave et virile, un mélange de bois, de cuir, de feu. Il fit un troisième pas en direction de l’ottomane sur laquelle une silhouette semblait assoupie. Au quatrième pas, il butta sur le tapis et manqua de tomber sur la femme allongée. Elle ouvrit les yeux et s’étira dans un grognement de contentement.
“Docteur, je vous attendais plus tôt. Voilà deux jours que je n’ai rien mangé, et sans votre arrivée, je me serais vue contrainte de jeûner une troisième nuit.”
Dans la voix de madame de Osa Menor ne sonnait aucun des accents qu’il reconnaissait chez ses patients malades. Aucune fièvre ne brillait dans ses yeux en amande et seule la pâleur lisse qui voilait ses traits espagnols pouvait laisser supposer un mal léger.
Addison toussota et entrouvrit chastement la chemise d’homme que portait sa patiente puis colla son oreille contre la poitrine blanche. Aucun battement, aucun souffle non plus, et une froideur saisissante dans ce salon à la tiédeur si douce. Carmen posa ses mains sur le visage de l’homme et le força à plonger son regard dans le sien.
“Calmate”
Sa voix avait une couleur fauve et l’odeur de la chasse. Elle attira le docteur à elle avec une violence qu’elle essayait de contenir. La transe dans laquelle l’homme se trouvait était trop profonde pour qu’il reprenne ses esprits, mais elle voulait éviter de gâter son nouveau calice.
Elle planta ses crocs dans la chair tendre de son cou et s’abreuva à longs traits du liquide salé qui coulait en abondance. La caïnite dut se maîtriser pour ne pas vider sa victime et referma la plaie d’un coup de langue.
Le médecin était subjugué, tant par la transe que par la béatitude née de ce baiser et c’est sans lutter qu’à son tour il suça sans gêne la vitae du poignet ouvert que sa patiente tendait à ses lèvres.
Le jour était proche quand Titus Addison reprit ses esprits. Il était de retour dans son office, sa veste sur le dos, sa mallette à la main. Ses doigts étaient engourdis et ses jambes ankylosées. La dernière bûche avait depuis longtemps fini de se consumer et il se demanda fugacement depuis combien de temps il se tenait là. Il se laissa alors tomber dans son lourd fauteuil, les bras pendant à l’extérieur des accotoirs et s’abandonna à un sommeil sans rêve, où seule la voix de Carmen résonnait.
Je sens que le mal me gagnera de nouveau d’ici trois nuits. Je compte grandement sur votre présence pour le soulager.
Carmen de Osa Menor- L'amie des oiseaux
- Messages : 107
Date d'inscription : 18/09/2013
Feuille de personnage
Classe et niveau: Roublard 11
Race: Halfeline V
Alignement: CN
Re: Noche oscura en Boston
Alors qu’il allait le poser sur sa joue, Titus reposa le rasoir sur le bord du lavabo et observa ses traits encore une fois. Ses yeux d’un bleu tirant sur le gris, souligné par de hauts sourcils quelque peu sévères avaient toujours été un de ses charmes les plus évidents, qui plaisait sans faille à la gent féminine. Sa barbe châtain un peu grisonnante et trop peu épaisse sur les joues à son goût ne trahissait pas son âge.En effet ce soir le docteur Addison avait 41 ans. Il avait 41 ans depuis 79 ans.
En cette chaude nuit d’août 1819, il se préparait à rejoindre sa maîtresse, Carmen de Osa Menor, pour lui administrer son traitement. Ce n’était pas sa maîtresse comme on a une amante, rien de cela. Leur relation de confiance ressemblait plus à une vassalité, la protection d’une puissante sur un plus fragile, en échange de son service et de sa loyauté.
Il avait survécu aux guerres, aux famines, aux maladies, mais surtout il avait survécu au temps. Il ne comprenait pas complètement la nature de sa maîtresse. Cette dernière, d’une nature secrète et prudente, ne lui avait expliqué que ce qu’il devait savoir pour faire son devoir et rester en sécurité. Curieux et observateur, Titus avait néanmoins recollé les morceaux du mystère entourant sa condition et celle de sa maîtresse. Elle était une vampire, d’une secte ancienne et mystérieuse appelée « Las Sombras », le sang immortel de maîtresse coulait en lui avec une puissante atténuée, mais grandissante avec le temps.
Discret et loyal, Titus faisait partie du décor de la vie de Carmen, presque oublié, comme si sa maîtresse pensait que sa vie intérieure avait cessé d’évoluer en même temps que son corps. Loin de cela, Titus tous les jours progressait, apprenait, se renseignait, améliorait son esprit et son lot mortel. Après presque un siècle à être toujours surpris par la profondeur du gouffre obscur existant au-delà du voile du visible, c’est aujourd’hui lui qui créerait la surprise dans l’esprit de sa dame.
Arrivé devant le Blue Mare, il monta directement à l’appartement aux vitres fumées du troisième et dernier étage, rajusta son col et ses cheveux, prit une grande inspiration, et frappa trois fois à la porte. La voix claire de Carmen lui répondit « Adelante, Titus ».
Dès son entrée, Carmen baissa son livre et fronça légèrement les sourcils en se levant, percevant sans aucun doute la nervosité de son fidèle pupille.
« Que se passe-t-il, cher ami, je sens l’odeur de votre fébrilité d’ici ? »
J’ai quelque chose à vous montrer ma dame, quelque chose d’important. Puis-je ? »
Carmen acquiesça de la tête et se rassit, sa curiosité piquée au vif.
Titus s’éclaircit la gorge, posa sa petite valise et remonta la manche de son bras droit qu’il tint devant lui paume ouverte vers le haut. Il inspira profondément et se concentra sur sa main. Pendant un court instant et comme pendant ses entraînements, il lui sembla quitter ce monde pour se plonger dans une nuit sans lune, quand il en ressortit, le front couvert de sueur et la chemise lui collant au torse, deux courts tentacules sombres lui sortaient de la main. Avec un petit rire de soulagement, il ferma son poing et les fit disparaître. Il s’affaissa dans un fauteuil proche et observa sa maîtresse.
« Alors Madame, qu’en pensez-vous ? Presque chaque nuit depuis plusieurs années je travaille à me montrer digne de vous, de votre attention plus complète. Il mit un genou à terre et poursuivit. Me sortiez-vous des limbes d’une vie sans fin, entre vie et mort ? M’ouvrirez-vous les portes d’un monde pour lequel je n’aurais jamais toutes les clés sans vous, malgré mes efforts ?
En cette chaude nuit d’août 1819, il se préparait à rejoindre sa maîtresse, Carmen de Osa Menor, pour lui administrer son traitement. Ce n’était pas sa maîtresse comme on a une amante, rien de cela. Leur relation de confiance ressemblait plus à une vassalité, la protection d’une puissante sur un plus fragile, en échange de son service et de sa loyauté.
Il avait survécu aux guerres, aux famines, aux maladies, mais surtout il avait survécu au temps. Il ne comprenait pas complètement la nature de sa maîtresse. Cette dernière, d’une nature secrète et prudente, ne lui avait expliqué que ce qu’il devait savoir pour faire son devoir et rester en sécurité. Curieux et observateur, Titus avait néanmoins recollé les morceaux du mystère entourant sa condition et celle de sa maîtresse. Elle était une vampire, d’une secte ancienne et mystérieuse appelée « Las Sombras », le sang immortel de maîtresse coulait en lui avec une puissante atténuée, mais grandissante avec le temps.
Discret et loyal, Titus faisait partie du décor de la vie de Carmen, presque oublié, comme si sa maîtresse pensait que sa vie intérieure avait cessé d’évoluer en même temps que son corps. Loin de cela, Titus tous les jours progressait, apprenait, se renseignait, améliorait son esprit et son lot mortel. Après presque un siècle à être toujours surpris par la profondeur du gouffre obscur existant au-delà du voile du visible, c’est aujourd’hui lui qui créerait la surprise dans l’esprit de sa dame.
Arrivé devant le Blue Mare, il monta directement à l’appartement aux vitres fumées du troisième et dernier étage, rajusta son col et ses cheveux, prit une grande inspiration, et frappa trois fois à la porte. La voix claire de Carmen lui répondit « Adelante, Titus ».
Dès son entrée, Carmen baissa son livre et fronça légèrement les sourcils en se levant, percevant sans aucun doute la nervosité de son fidèle pupille.
« Que se passe-t-il, cher ami, je sens l’odeur de votre fébrilité d’ici ? »
J’ai quelque chose à vous montrer ma dame, quelque chose d’important. Puis-je ? »
Carmen acquiesça de la tête et se rassit, sa curiosité piquée au vif.
Titus s’éclaircit la gorge, posa sa petite valise et remonta la manche de son bras droit qu’il tint devant lui paume ouverte vers le haut. Il inspira profondément et se concentra sur sa main. Pendant un court instant et comme pendant ses entraînements, il lui sembla quitter ce monde pour se plonger dans une nuit sans lune, quand il en ressortit, le front couvert de sueur et la chemise lui collant au torse, deux courts tentacules sombres lui sortaient de la main. Avec un petit rire de soulagement, il ferma son poing et les fit disparaître. Il s’affaissa dans un fauteuil proche et observa sa maîtresse.
« Alors Madame, qu’en pensez-vous ? Presque chaque nuit depuis plusieurs années je travaille à me montrer digne de vous, de votre attention plus complète. Il mit un genou à terre et poursuivit. Me sortiez-vous des limbes d’une vie sans fin, entre vie et mort ? M’ouvrirez-vous les portes d’un monde pour lequel je n’aurais jamais toutes les clés sans vous, malgré mes efforts ?
Re: Noche oscura en Boston
« Adelante, Titus. » répéta Carmen.
Elle laissa tomber son ouvrage qui ne produisit qu’un bruit mat sur le tapis du petit salon. Le médecin leva les yeux vers sa maîtresse qui détachait ses cheveux en se redressant hors de son fauteuil. Il cligna et une bille de sueur chuta de son front. Il se souleva en une inspiration. Sa langue pesait dans sa bouche mais il n’eut pas à parler. La voix de Carmen s’éleva à nouveau alors qu’elle posait à son tour un genou à terre, pour se trouver face à son serviteur.
« Adelante Titus. Cela fait un temps certain que vous usez le seuil de vos vies. Les portes vous ont toujours été ouvertes, et cette nuit vous avez choisi d’aller de l’avant. Quelle joie pour moi de faire de vous un enfant des Ombres. »
Ils se relevèrent tous deux. Le regard de Carmen était d’une immobilité de peinture. La lumière dansait sur ses paupières et se perdait dans ses sourcils. Plus aucun son ne sortait de ses lèvres, pourtant entrouvertes. Les cils de Titus étaient humides et son front luisant. Ses pommettes se tendaient doucement sous le sourire fier qu’il voulait dissimuler. Ses narines frémissaient sous sa respiration encore saccadée par l'œuvre extraordinaire. Sa moustache taillée laissait filtrer un relent de bourbon et de tabac. Sur son cou, un poil de barbe, tranché moins net que les autres palpitait au rythme de la ligne dentelée, bleutée qui s’exposait çà et là sous les parties les plus fines et les plus tendues du papier de sa peau.
« Vous reviendrez me trouver quand vos affaires seront en ordre. Je vous donnerai alors la place que vous avez choisie. »
Elle laissa tomber son ouvrage qui ne produisit qu’un bruit mat sur le tapis du petit salon. Le médecin leva les yeux vers sa maîtresse qui détachait ses cheveux en se redressant hors de son fauteuil. Il cligna et une bille de sueur chuta de son front. Il se souleva en une inspiration. Sa langue pesait dans sa bouche mais il n’eut pas à parler. La voix de Carmen s’éleva à nouveau alors qu’elle posait à son tour un genou à terre, pour se trouver face à son serviteur.
« Adelante Titus. Cela fait un temps certain que vous usez le seuil de vos vies. Les portes vous ont toujours été ouvertes, et cette nuit vous avez choisi d’aller de l’avant. Quelle joie pour moi de faire de vous un enfant des Ombres. »
Ils se relevèrent tous deux. Le regard de Carmen était d’une immobilité de peinture. La lumière dansait sur ses paupières et se perdait dans ses sourcils. Plus aucun son ne sortait de ses lèvres, pourtant entrouvertes. Les cils de Titus étaient humides et son front luisant. Ses pommettes se tendaient doucement sous le sourire fier qu’il voulait dissimuler. Ses narines frémissaient sous sa respiration encore saccadée par l'œuvre extraordinaire. Sa moustache taillée laissait filtrer un relent de bourbon et de tabac. Sur son cou, un poil de barbe, tranché moins net que les autres palpitait au rythme de la ligne dentelée, bleutée qui s’exposait çà et là sous les parties les plus fines et les plus tendues du papier de sa peau.
« Vous reviendrez me trouver quand vos affaires seront en ordre. Je vous donnerai alors la place que vous avez choisie. »
Carmen de Osa Menor- L'amie des oiseaux
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