Un adieu dans les formes avant de trahir définitivement Tyne-Tyne...
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Un adieu dans les formes avant de trahir définitivement Tyne-Tyne...
Au-dessus du lit de la petite Tara se dressait la silhouette de Jester, qui se dandinait frénétiquement sur ses pieds. Derrière le masque et le sourire enjôleur du bouffon, Sovessil était déchiré entre deux sensations opposées. D’un côté, il était si mêlé à son amante qu’il croyait sentir ses larmes couler sur ses propres joues, de l’autre, ses tentatives pour la saisir et la réconforter se soldaient par des échecs, il se sentait pareil à un enfant essayant d’attraper du vent. Tout ce qu’il percevait d’elle entre le vague souvenir de ses bras était une brise glacée, dont la vivacité même était en train de s’enterrer au fond de ce corps à la fois divin et misérable. Xiltyn se laissait tomber dans le cœur du bouffon, et s’effondrait dans sa propre tristesse. Ne subsistaient que ses larmes, encore chaudes et vivantes. Elle dit d’une voix lointaine :
"-Je n’arrive pas à y croire, pas encore. Elle va grandir sans sa mère, comme moi, elle va grandir sans toi. La malédiction qui pèse sur notre famille ne fait que nous anéantir les uns après les autres. Et tout ce que je pourrais bien vouloir dire à Tara pour la réconforter et lui rendre la vie moins misérable finira comme une grosse blague entre les dents de ce pseudo-dieu dément. Je le déteste déjà.
-Arrête, répondit tout simplement Sovessil d’une voix suppliante."
Il s’était entendu prononcer chacune de ces paroles assassines pour eux deux comme pour leur fille, et était submergé par sa souffrance, à laquelle celle de sa femme ne faisait que s’ajouter. Xiltyn au contraire semblait pour l’instant totalement aveugle à cette réalité. Elle était d’autant plus abattue qu’alors qu’elle se répandait en pleurs, le bouffon traduisait cela par des pitreries grotesques. Il riait aux éclats pour masquer les larmes de la jeune elfe. La petite Tara semblait beaucoup s’amuser de ses grimaces, mais sa joie ne faisait qu’attiser la peine de Xiltyn, qui voyait le mur qui se dressait entre elle et son enfant.
« -J’ai vraiment tout fait de mon mieux tu sais, expira-t-elle péniblement. J’ai lutté contre ma nature jusqu’à la fin. Et le plus terrible dans tout cela, c’est que les raisons pour lesquelles je me suis mal comportée pendant si longtemps étaient exactement celles-là. Les Malen sont maudits, approches-en un et il ne t’arrivera rien d’autre que la mort et la douleur. Et regarde-toi aujourd’hui. Et regarde-la. J’aurais dû rester dans cette chambre à Luskan. Au moins, je n’aurais entraîné personne dans ma chute. »
A ces dernières paroles sa voix s’étrangla quand elle perçut le coup de poignard qu’elle avait envoyé en plein dans le cœur de Sovessil. Elle le reçut totalement comme si elle était lui et s’éveilla enfin à son contact. Elle marqua un silence, et reprit :
« -Je, je suis désolée. Je suis en train de te torturer à force de me replier sur mes plaies… C’est étrange, je ne peux ni te saisir, ni te voir, ni t’embrasser et pourtant je te ressens entièrement. C’est comme si nous n’avions jamais été aussi loin, et jamais aussi proches, l’un de l’autre. Pendant l’espace d’une seconde je suis envahie par tout ton être, et la seconde d’après je suis de nouveau seule dans la nuit. »
"-Je n’arrive pas à y croire, pas encore. Elle va grandir sans sa mère, comme moi, elle va grandir sans toi. La malédiction qui pèse sur notre famille ne fait que nous anéantir les uns après les autres. Et tout ce que je pourrais bien vouloir dire à Tara pour la réconforter et lui rendre la vie moins misérable finira comme une grosse blague entre les dents de ce pseudo-dieu dément. Je le déteste déjà.
-Arrête, répondit tout simplement Sovessil d’une voix suppliante."
Il s’était entendu prononcer chacune de ces paroles assassines pour eux deux comme pour leur fille, et était submergé par sa souffrance, à laquelle celle de sa femme ne faisait que s’ajouter. Xiltyn au contraire semblait pour l’instant totalement aveugle à cette réalité. Elle était d’autant plus abattue qu’alors qu’elle se répandait en pleurs, le bouffon traduisait cela par des pitreries grotesques. Il riait aux éclats pour masquer les larmes de la jeune elfe. La petite Tara semblait beaucoup s’amuser de ses grimaces, mais sa joie ne faisait qu’attiser la peine de Xiltyn, qui voyait le mur qui se dressait entre elle et son enfant.
« -J’ai vraiment tout fait de mon mieux tu sais, expira-t-elle péniblement. J’ai lutté contre ma nature jusqu’à la fin. Et le plus terrible dans tout cela, c’est que les raisons pour lesquelles je me suis mal comportée pendant si longtemps étaient exactement celles-là. Les Malen sont maudits, approches-en un et il ne t’arrivera rien d’autre que la mort et la douleur. Et regarde-toi aujourd’hui. Et regarde-la. J’aurais dû rester dans cette chambre à Luskan. Au moins, je n’aurais entraîné personne dans ma chute. »
A ces dernières paroles sa voix s’étrangla quand elle perçut le coup de poignard qu’elle avait envoyé en plein dans le cœur de Sovessil. Elle le reçut totalement comme si elle était lui et s’éveilla enfin à son contact. Elle marqua un silence, et reprit :
« -Je, je suis désolée. Je suis en train de te torturer à force de me replier sur mes plaies… C’est étrange, je ne peux ni te saisir, ni te voir, ni t’embrasser et pourtant je te ressens entièrement. C’est comme si nous n’avions jamais été aussi loin, et jamais aussi proches, l’un de l’autre. Pendant l’espace d’une seconde je suis envahie par tout ton être, et la seconde d’après je suis de nouveau seule dans la nuit. »
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Xiltyn Malen- Revancharde débutante
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Re: Un adieu dans les formes avant de trahir définitivement Tyne-Tyne...
La jeune femme s’était quelque peu apaisée cependant en prenant conscience de cela, et se limitait tout du moins car tout le mal qu’elle se faisait heurtait directement celui qui partagerait désormais sa prison. En posant de nouveau les yeux sur sa fille cependant, elle se sentit glisser encore. Sovessil l’arrêta comme s’il devinait sa pensée :
« -Tu ne peux pas te blâmer pour ce qui nous arrive, tu as fait le bon choix. Tu as eu le temps de lui écrire au moins, ne me dis pas que tu n’avais pas songé à mourir. Je t’ai vu lui écrire tes derniers mots, je t’ai vu écrire à Tionne aussi. Tu savais que cela risquait d’arriver. Tu étais prête, et je t’ai aimée d’autant plus pour cela. Toi qui as toujours tout tenté pour vaincre la mort, pour préserver ta vie quoiqu’il en coûte aux autres, tu es arrivée ce jour-là avec la volonté de faire le sacrifice ultime pour la ville.
-Pour elle. Et je n’ai rien sacrifié du tout. J’étais prête à le faire, tu as raison, enfin je croyais l’être. Mais je n’ai pas eu le choix, je ne serai jamais fixée sur ce que j’aurais fait. Les choses me sont simplement arrivées, je ne saisissais pas la moitié de l’implication de mes actes.
-Tu te mens pour donner du sens à ce malheur qui t’est arrivé. Nous… enfin Jester est venu te voir sur ce balcon. Je me demande encore d’ailleurs pourquoi nous sommes venus nous prévenir. Et rappelle-toi, il t’a dit que je ne survivrai pas si c’était moi qui portais l’épée, et tu es venue me parler. Tu y es allée en pensant que j’allais mourir et quand le moment s’est présenté, tu as pris mes mains.
-Je pensais qu’au moins, quoiqu’il arrive, on partagerait le même sort, répondit-elle avec une pudeur curieusement tangible. Quelque part, c’était égoïste, j’ai abandonné Tara en faisant ce choix, c’est comme si l’espace d’un instant je l’avais oubliée, je l’avoue.
-Tu te mens encore. Tout ce que tu as essayé de faire c’est de lui laisser un monde un peu meilleur que celui-là. Je ne sais pas si nous avons réussi en ce sens, mais nous avons essayé. Et en matière de leg, ce que tu laisses est énorme. Tu t’es laissée complètement dépouiller de tout ce que tu avais entrepris, et ce faisant les gens ont de quoi vivre des siècles sur ce que tu leur laisses. Nous avons fait ce que nous avons pu pour laisser à Tara ce que ce monde a de meilleur à offrir.
-Tout ce que ce monde a à offrir aux enfants qui naissent, c’est de la solitude et de la désillusion. Qu’ils rêvent comme nous et voilà comment ils finiront.
-Et alors, tu l'as expérimenté toute seule, non ? On a beau savoir que l’on va dans le mur, il vaut mieux jeter sa vie dans le feu et être grand que de vivre une éternité en se cachant de la beauté de son être. Tu voulais laisser l’épée à Jester, tu ne l’as pas fait, pourquoi ?
-Je savais que si je choisissais égoïstement de te sauver, en mettant en péril tout le reste sans savoir ce que le prix à payer serait, tu m’aimerais sans doute un peu moins pour cela. »
« -Tu ne peux pas te blâmer pour ce qui nous arrive, tu as fait le bon choix. Tu as eu le temps de lui écrire au moins, ne me dis pas que tu n’avais pas songé à mourir. Je t’ai vu lui écrire tes derniers mots, je t’ai vu écrire à Tionne aussi. Tu savais que cela risquait d’arriver. Tu étais prête, et je t’ai aimée d’autant plus pour cela. Toi qui as toujours tout tenté pour vaincre la mort, pour préserver ta vie quoiqu’il en coûte aux autres, tu es arrivée ce jour-là avec la volonté de faire le sacrifice ultime pour la ville.
-Pour elle. Et je n’ai rien sacrifié du tout. J’étais prête à le faire, tu as raison, enfin je croyais l’être. Mais je n’ai pas eu le choix, je ne serai jamais fixée sur ce que j’aurais fait. Les choses me sont simplement arrivées, je ne saisissais pas la moitié de l’implication de mes actes.
-Tu te mens pour donner du sens à ce malheur qui t’est arrivé. Nous… enfin Jester est venu te voir sur ce balcon. Je me demande encore d’ailleurs pourquoi nous sommes venus nous prévenir. Et rappelle-toi, il t’a dit que je ne survivrai pas si c’était moi qui portais l’épée, et tu es venue me parler. Tu y es allée en pensant que j’allais mourir et quand le moment s’est présenté, tu as pris mes mains.
-Je pensais qu’au moins, quoiqu’il arrive, on partagerait le même sort, répondit-elle avec une pudeur curieusement tangible. Quelque part, c’était égoïste, j’ai abandonné Tara en faisant ce choix, c’est comme si l’espace d’un instant je l’avais oubliée, je l’avoue.
-Tu te mens encore. Tout ce que tu as essayé de faire c’est de lui laisser un monde un peu meilleur que celui-là. Je ne sais pas si nous avons réussi en ce sens, mais nous avons essayé. Et en matière de leg, ce que tu laisses est énorme. Tu t’es laissée complètement dépouiller de tout ce que tu avais entrepris, et ce faisant les gens ont de quoi vivre des siècles sur ce que tu leur laisses. Nous avons fait ce que nous avons pu pour laisser à Tara ce que ce monde a de meilleur à offrir.
-Tout ce que ce monde a à offrir aux enfants qui naissent, c’est de la solitude et de la désillusion. Qu’ils rêvent comme nous et voilà comment ils finiront.
-Et alors, tu l'as expérimenté toute seule, non ? On a beau savoir que l’on va dans le mur, il vaut mieux jeter sa vie dans le feu et être grand que de vivre une éternité en se cachant de la beauté de son être. Tu voulais laisser l’épée à Jester, tu ne l’as pas fait, pourquoi ?
-Je savais que si je choisissais égoïstement de te sauver, en mettant en péril tout le reste sans savoir ce que le prix à payer serait, tu m’aimerais sans doute un peu moins pour cela. »
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Xiltyn Malen- Revancharde débutante
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Re: Un adieu dans les formes avant de trahir définitivement Tyne-Tyne...
Et l’espace d’une seconde, le sourire de Sovessil l’enveloppa toute entière. Sa tendresse courait partout sur sa peau, qu’elle redessinait l’espace de quelques instants, comme un frisson dans lequel son corps se recomposait pour le plaisir de frémir.
« -Je t’aurais aimée de toute façon tu sais, lui souffla-t-il. Tu t’en demandes trop, tu parles comme une cynique mais tu t’écrases toi-même avec tes rêves de grandeur.
-Oh je sais bien que je ne pourrai jamais être aussi parfaite que je le voudrais pour toi, mais il n’y a pas de raison de ne pas essayer d’être toujours un peu meilleure… »
Alors que leur complicité revenait, et que l’enveloppe divine se réchauffait et devenait moins pesante, Xiltyn se rappelait comme parfois, elle était capable de deviner les gestes de Sovessil avant qu’il ne les exécute. Elle retrouvait cet instinct et elle comprit qu’avec le temps, peut-être, lorsqu’ils possèderaient totalement leurs esprits, et que la chair serait devenue pour eux quelque chose d’abstrait, ils seraient capables de se retrouver enfin. En songeant à cela, elle eut un doute et tira le parapluie de la ceinture de Jester. Elle créa un glaive d’ombre et le flux magique passa partout dans le corps divin, elle sentit la joie de Sovessil quand il fut traversé par son pouvoir. Une larme coula au coin de l’œil de la jeune femme, sans qu’elle ne sache si c’était lui ou elle qui l’avait formée. La petite Tara vit alors un grand parapluie s’ouvrir au-dessus de sa tête, et en se déployant il expulsa une multitude de pétales de rose noires, qui retombèrent délicatement tout autour d’elle. Elle rit aux éclats et ses petites mains potelées balayaient l’air pour essayer d’attraper ces incroyables taches sombres qui dansaient devant ses yeux. Enfin, Xiltyn se réjouit d’avoir réussi à faire passer un peu de son amour à la petite, dont les yeux brillaient devant ce spectacle extraordinaire. Tous les trois vibraient enfin en même temps, à travers le lien magique qui les unissaient les uns et les autres.
« -Je t’aurais aimée de toute façon tu sais, lui souffla-t-il. Tu t’en demandes trop, tu parles comme une cynique mais tu t’écrases toi-même avec tes rêves de grandeur.
-Oh je sais bien que je ne pourrai jamais être aussi parfaite que je le voudrais pour toi, mais il n’y a pas de raison de ne pas essayer d’être toujours un peu meilleure… »
Alors que leur complicité revenait, et que l’enveloppe divine se réchauffait et devenait moins pesante, Xiltyn se rappelait comme parfois, elle était capable de deviner les gestes de Sovessil avant qu’il ne les exécute. Elle retrouvait cet instinct et elle comprit qu’avec le temps, peut-être, lorsqu’ils possèderaient totalement leurs esprits, et que la chair serait devenue pour eux quelque chose d’abstrait, ils seraient capables de se retrouver enfin. En songeant à cela, elle eut un doute et tira le parapluie de la ceinture de Jester. Elle créa un glaive d’ombre et le flux magique passa partout dans le corps divin, elle sentit la joie de Sovessil quand il fut traversé par son pouvoir. Une larme coula au coin de l’œil de la jeune femme, sans qu’elle ne sache si c’était lui ou elle qui l’avait formée. La petite Tara vit alors un grand parapluie s’ouvrir au-dessus de sa tête, et en se déployant il expulsa une multitude de pétales de rose noires, qui retombèrent délicatement tout autour d’elle. Elle rit aux éclats et ses petites mains potelées balayaient l’air pour essayer d’attraper ces incroyables taches sombres qui dansaient devant ses yeux. Enfin, Xiltyn se réjouit d’avoir réussi à faire passer un peu de son amour à la petite, dont les yeux brillaient devant ce spectacle extraordinaire. Tous les trois vibraient enfin en même temps, à travers le lien magique qui les unissaient les uns et les autres.
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Xiltyn Malen- Revancharde débutante
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Re: Un adieu dans les formes avant de trahir définitivement Tyne-Tyne...
« -Tu vois, je te l’ai toujours dit, tu es la magie à l’état pur, dit Sovessil avec une tendresse légèrement teintée de colère contre leur sort. Tout ce que tu touches cesse d’être laid. Tant pis pour ce monde s’il n’a pas voulu de toi. »
L’un et l’autre lancèrent alors toutes sortes de sorts pour bercer l’enfant, qui s’entichait déjà de ce bouffon qui faisait pleuvoir des fleurs sur ses nuits, dessinait des histoires de guerriers valeureux sauvant le monde aux murs pour son seul plaisir et inondait la pièce de lumières dont la couleur n’était pas toujours de ce monde. Les rires baignaient la pièce de rêves éphémères. La magie enivrait les deux amants, qui se prenait de nouveau dans les filets l’un de l’autre, et qui emportaient pour quelques heures leur enfant dans leur monde bien à eux. Mais ce moment de grâce, comme tous les autres, ne pouvait durer et il était temps de dire au revoir à l’enfant. Bien que moins noire, la tristesse était toujours là.
« -Voilà, il nous faut l’abandonner après cela. Nous reviendrons pour elle mais je pense qu’il est meilleur pour tout le monde que nous ne promenions pas notre malédiction devant les yeux de ceux qui ont la chance de continuer à vivre. J’ai écrit toute ma tendresse et toutes mes excuses à Tionne pour tout ce que j’aurais voulu faire de mieux, même avec elle. Je sais qu’elle trouvera comment aimer notre Tara, elle connait trop bien ce que c’est que de perdre ses parents. Tulia et Tara sauront quoi faire également. »
Xiltyn resta songeuse quelques instants, comme prise de vertige en repensant à la façon dont se soldait son existence.
« -J’ai rêvé d’anéantir ma chair pour gagner l’immortalité, et le jour où j’ai appris à goûter le plaisir d’être bien ici, dans ce monde, et de sentir mon corps communier avec lui, j’ai obtenu ce que j’avais toujours voulu alors que j'avais précisément cessé de le vouloir. Quelle ironie.
L’un et l’autre lancèrent alors toutes sortes de sorts pour bercer l’enfant, qui s’entichait déjà de ce bouffon qui faisait pleuvoir des fleurs sur ses nuits, dessinait des histoires de guerriers valeureux sauvant le monde aux murs pour son seul plaisir et inondait la pièce de lumières dont la couleur n’était pas toujours de ce monde. Les rires baignaient la pièce de rêves éphémères. La magie enivrait les deux amants, qui se prenait de nouveau dans les filets l’un de l’autre, et qui emportaient pour quelques heures leur enfant dans leur monde bien à eux. Mais ce moment de grâce, comme tous les autres, ne pouvait durer et il était temps de dire au revoir à l’enfant. Bien que moins noire, la tristesse était toujours là.
« -Voilà, il nous faut l’abandonner après cela. Nous reviendrons pour elle mais je pense qu’il est meilleur pour tout le monde que nous ne promenions pas notre malédiction devant les yeux de ceux qui ont la chance de continuer à vivre. J’ai écrit toute ma tendresse et toutes mes excuses à Tionne pour tout ce que j’aurais voulu faire de mieux, même avec elle. Je sais qu’elle trouvera comment aimer notre Tara, elle connait trop bien ce que c’est que de perdre ses parents. Tulia et Tara sauront quoi faire également. »
Xiltyn resta songeuse quelques instants, comme prise de vertige en repensant à la façon dont se soldait son existence.
« -J’ai rêvé d’anéantir ma chair pour gagner l’immortalité, et le jour où j’ai appris à goûter le plaisir d’être bien ici, dans ce monde, et de sentir mon corps communier avec lui, j’ai obtenu ce que j’avais toujours voulu alors que j'avais précisément cessé de le vouloir. Quelle ironie.
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Xiltyn Malen- Revancharde débutante
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Re: Un adieu dans les formes avant de trahir définitivement Tyne-Tyne...
-Dans un certain sens tu avais pourtant raison, répondit Sovessil. Il n’y a que comme cela que nous serons vraiment libres. Si nous avons l’éternité à vivre comme cela, dans peu de temps nos corps ne nous manqueront plus, et nos esprits seront bien au-dessus de la chair et en récréeront le souvenir tout seuls. Et puis j’aime l’idée que tu sois obligée de te faire du bien pour prendre soin de moi. Nous n’avons plus qu’à partir sur les routes, comme tu en avais manifesté le désir. Et nous raconterons nos histoires à Tara, sur les murs de sa chambre, lorsque nous reviendrons la nuit en cachette. Je trouve cela particulièrement magnifique, que ce soient les ombres qui nous permettent de lui raconter qui nous sommes. Ma seule inquiétude finalement concerne le retour de Jester dans les ultimes moments, quand tu as dû faire ton choix. Je me demande quand même si nous avons vraiment réussi à accepter notre sort, ou si nous ne nous sommes pas simplement oubliés dans le masque, qui a fini par nous submerger.
-Je ne sais pas ce qu’il en sera dans quelques siècles, mais si je te réponds aujourd’hui je pense que nous ferons en sorte que rien de tout ce qui s’est passé ne change d’un pouce. Jester t’a mis sur la route de l’épée et des tours de l’Aube. Sans lui qui sait si nos regards ne se seraient ne serait-ce que croisés. Et puis, je pourrais revoir pour l’éternité le récit de notre rencontre. Si nous avons la chance d’assister au court spectacle de notre vie, et de contempler nos êtres retomber amoureux l’un de l’autre jusqu’à la fin des temps, ce n’est pas un sort si terrible. J’ai hâte de nous revoir à Havremain, une fois, deux fois, cent fois… D’un certain côté l’histoire pour nous ne sera jamais finie.
-Et le balcon ? Pourquoi nous avertir, et ce seulement à moitié, sans vraiment dire la vérité non plus.
-Peut-être que j’ai voulu me voir prendre cette décision pour être sûre que j’aurais toujours agi ainsi. Ou peut-être que tout simplement, dans les moments les plus critiques, nous sommes venus soulager nos douleurs, et celles de nos amis d’ailleurs, pour apporter un peu d’humour dans ces épreuves qui ont été souvent affreuses. Mais peut-être aussi que nous avons tout simplement perdu la raison ou l’espoir de surmonter nos peines. Attachons-nous d’autant plus à la sérénité qui nous gagne si nous sommes destinés à perdre cela aussi un jour ou l’autre. »
Tout en disant cela, Xiltyn essayait de détacher ses yeux de sa fille, qu’elle allait devoir laisser à sa solitude. Alors que la douleur écrasait tout son être, le bouffon riait si fort qu’il était pris d’un hoquet incontrôlable, dans lequel n’importe quel adulte aurait deviné la violence des sanglots qu’il impliquait sous le masque. Jester se frotta les yeux avec son poing, remuant son masque sur son nez d’une manière grotesque. La petite riait encore de cette nouvelle idiotie. Tandis que le bouffon inspirait d’une manière exagérée, gonflant son torse si fort qu’il semblait voler tout l’air présent dans la pièce, Xiltyn dit enfin :
-Allez, ça suffit. Sauvons-nous de ce monde avant qu’il nous prenne aussi le peu qu’il nous reste. Allons voyager un peu, voir du pays. J’ai envie de voir quelque chose de grand, un endroit où la beauté n’est pas vouée à être écrasée par la laideur.
- Il y a sûrement des plans qui sauront satisfaire ta curiosité. Mais tu sais, n’attends pas du monde qu’il te propose de voir quelque chose qui ne peut venir que de toi. Le monde ne nous donne rien, nous y transportons simplement nos qualités et nos vices. Si tu veux y porter ta grandeur ailleurs, soit. Mais tu y rencontreras la même tristesse aussi si tu n’en guéris pas. Tout ce que tu trouveras là-bas éventuellement, c’est un éclairage différent sur la personne que tu es vraiment. Mais allons-y, partons, j’ai hâte de voir ce que donneront les autres mondes, teintés de Xiltyn Malen. En espérant que tu trouves une partition à ta mesure. »
Une dernière caresse sur le front de la petite, et Jester tourna les talons, après une petite révérence. En partant il laissa un bouquet de fleurs à tous ses proches, et partit projeter son ombre et sa lumière sur le reste du monde.
-Je ne sais pas ce qu’il en sera dans quelques siècles, mais si je te réponds aujourd’hui je pense que nous ferons en sorte que rien de tout ce qui s’est passé ne change d’un pouce. Jester t’a mis sur la route de l’épée et des tours de l’Aube. Sans lui qui sait si nos regards ne se seraient ne serait-ce que croisés. Et puis, je pourrais revoir pour l’éternité le récit de notre rencontre. Si nous avons la chance d’assister au court spectacle de notre vie, et de contempler nos êtres retomber amoureux l’un de l’autre jusqu’à la fin des temps, ce n’est pas un sort si terrible. J’ai hâte de nous revoir à Havremain, une fois, deux fois, cent fois… D’un certain côté l’histoire pour nous ne sera jamais finie.
-Et le balcon ? Pourquoi nous avertir, et ce seulement à moitié, sans vraiment dire la vérité non plus.
-Peut-être que j’ai voulu me voir prendre cette décision pour être sûre que j’aurais toujours agi ainsi. Ou peut-être que tout simplement, dans les moments les plus critiques, nous sommes venus soulager nos douleurs, et celles de nos amis d’ailleurs, pour apporter un peu d’humour dans ces épreuves qui ont été souvent affreuses. Mais peut-être aussi que nous avons tout simplement perdu la raison ou l’espoir de surmonter nos peines. Attachons-nous d’autant plus à la sérénité qui nous gagne si nous sommes destinés à perdre cela aussi un jour ou l’autre. »
Tout en disant cela, Xiltyn essayait de détacher ses yeux de sa fille, qu’elle allait devoir laisser à sa solitude. Alors que la douleur écrasait tout son être, le bouffon riait si fort qu’il était pris d’un hoquet incontrôlable, dans lequel n’importe quel adulte aurait deviné la violence des sanglots qu’il impliquait sous le masque. Jester se frotta les yeux avec son poing, remuant son masque sur son nez d’une manière grotesque. La petite riait encore de cette nouvelle idiotie. Tandis que le bouffon inspirait d’une manière exagérée, gonflant son torse si fort qu’il semblait voler tout l’air présent dans la pièce, Xiltyn dit enfin :
-Allez, ça suffit. Sauvons-nous de ce monde avant qu’il nous prenne aussi le peu qu’il nous reste. Allons voyager un peu, voir du pays. J’ai envie de voir quelque chose de grand, un endroit où la beauté n’est pas vouée à être écrasée par la laideur.
- Il y a sûrement des plans qui sauront satisfaire ta curiosité. Mais tu sais, n’attends pas du monde qu’il te propose de voir quelque chose qui ne peut venir que de toi. Le monde ne nous donne rien, nous y transportons simplement nos qualités et nos vices. Si tu veux y porter ta grandeur ailleurs, soit. Mais tu y rencontreras la même tristesse aussi si tu n’en guéris pas. Tout ce que tu trouveras là-bas éventuellement, c’est un éclairage différent sur la personne que tu es vraiment. Mais allons-y, partons, j’ai hâte de voir ce que donneront les autres mondes, teintés de Xiltyn Malen. En espérant que tu trouves une partition à ta mesure. »
Une dernière caresse sur le front de la petite, et Jester tourna les talons, après une petite révérence. En partant il laissa un bouquet de fleurs à tous ses proches, et partit projeter son ombre et sa lumière sur le reste du monde.
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Xiltyn Malen- Revancharde débutante
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Re: Un adieu dans les formes avant de trahir définitivement Tyne-Tyne...
ça me fait plaisir de lire ça. C'est sympa comme dernier texte pour Xiltyn. Merci à toi pour tout ces RP et dessins, tu as beaucoup aidé à donner vie à cette campagne. Chapeau bas (ou bas le masque)!
Re: Un adieu dans les formes avant de trahir définitivement Tyne-Tyne...
Merci à toi après tout. I'm so saaaad. Je regarde mon avatar et je suis là: je l'enlève, je l'enlève pas...
Encore un peu de temps encore, j'y arriverai.
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Xiltyn Malen- Revancharde débutante
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