De Tulia au Marchevent
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De Tulia au Marchevent
Tulia se tenait à la bordure de Marchevent, la cité flottante. A ses pieds, quelques centaines de mètres plus bas, se trouvaient les restes d’EauProfonde ainsi que le lac créé par l’envolée de la ville. Elle savait qu’il y avait du vent, elle le voyait dans l’herbe et dans les feuilles, à la manière dont les oiseaux prenaient les courants… mais elle ne le sentait pas caresser sa peau ou faire voler ses cheveux car l’un comme l’autre, elle les avait perdus. D’une jeune femme à la peau de porcelaine, il ne restait qu’un corps brûlé qui ressemblait à peine à un être humain. Ses cheveux bleus qui faisaient sa singularité ? Partis en cendres. Envolés. Il ne restait qu’un seul de ses yeux valide, unique vestige de la femme qu’elle avait été, l’autre étant aveugle et pleurant en permanence. Tout ce qui faisait d’elle Tulia S’till avait disparu. Même sa voix était devenue rauque. Il ne restaient plus que ses souvenirs.
Elle se souvenait bien de son passé, de ses voyages et de ses rencontres. Elle se souvenait de ses premiers vols, de ses premières chutes aussi, lorsqu’elle se prenait des arbres à cause d’un mauvais calcul. Elle se souvenait de ses premières leçons de magie, de sa rencontre avec le Marchevent… Le Marchevent… Pendant toutes ces années, il avait été son mentor, lui avait tant appris tant par ses discussions que par les missions qu’il lui confiait. Elle avait beaucoup grandi à ses côtés. D’une jeune adolescente fougueuse, elle s’était légèrement assagie, avait appris à se contrôler et à se maitriser. Elle avait tenu le Marchevent en si haute estime ! Et là, tout à coup, elle découvrait qu’il n’en était rien. Que cette personne qu’elle croyait connaitre n’était en fait qu’un leurre. Elle esquissa un sourire. C’était tellement ridicule… elle avait du mal à y croire vraiment. Pourtant, toutes les preuves étaient là. Le mot, la clef, le coffre et ces vêtements faits sur mesure. C’était donc ça son futur ? Etre à peine vivante et continuer à avancer ? Pour l’instant, elle ne voyait que du noir. Jamais plus elle ne pourrait mener une vie normale, elle était condamnée à souffrir jusqu’à sa mort. Il lui était arrivé de rêver sur son futur, où elle fondait une famille, enseignait la magie à l’académie de Bâton Noir et vieillissait paisiblement. Elle savait à présent qu’il n’y avait plus d’espoir pour ces rêves là.
La jeune genasi s’assied au bord de la cité, les pieds dans le vide. Elle s’était éloignée assez rapidement de tout le monde afin d’essayer de réfléchir calmement. Qu’allait-elle devenir ? Elle pouvait peut-être continuer à étudier la magie… Non. Pourquoi faire ? Celle-ci était en train de disparaitre. Exercer ses talents d’escrime ? Elle pouvait à peine tenir debout et encore, il lui fallait une canne. S’occuper de la reconstruction de la cité ? Xiltyn et Bral s’en occuperaient bien mieux qu’elle, ils avaient des connaissances politiques et techniques dont elle n’avait aucune idée. L’éducation de Tionne ? Ne pouvant plus exercer ses talents, elle n’avait rien à lui apporter. Quel était alors son avenir ? Qu’est-ce qu’il lui restait ? Devait-elle attendre de pouvoir retourner dans le passé, se faire appeler Marchevent et se sacrifier - à nouveau - pour faire fonctionner le canon qui détruirait les troupes de l’empereur ? Ce n’était guère réjouissant et Tulia refusait cette idée, refusait son destin qui était tracé devant elle. Elle qui pensait que le sacrifice dont parlait la prophétie était de mourir pour ses amis ! Non, ça aurait été bien trop simple ! Il fallait qu’elle vive et qu’elle souffre toute sa vie pour revenir dans le passer pour tout recommencer ! C’était hors de question. Elle avait assez donné, assez souffert. Depuis la « victoire » où les armées avaient été anéanties, elle n’avait cessé d’avoir mal. Lors de son sacrifice, son corps avait été complètement détruit, ses os cassés, sa colonne brisée, et elle avait besoin d’être changée régulièrement pour ne pas sentir. Quelle décadence… Depuis ce jour, elle ne pouvait plus réfléchir sans que de terribles migraines viennent l’interrompre. Si seulement elle avait pu mourir ce jour-là… Si seulement…
Tulia se releva. Elle ne pouvait plus continuer à vivre de la sorte. De chaudes larmes coulaient le long des bandelettes qui atténuaient un peu la douleur et cachaient sa peau brûlée. Tulia S’till était morte lors de son sacrifice. Ce qu’elle était aujourd’hui n’était qu’une erreur, elle aurait dû mourir, ses amis auraient du l’achever. A quoi bon continuer à avancer ? Elle n’avait plus rien à apporter à personne, juste une vieille momie dont il fallait s’occuper et qui n’était plus bonne à rien. Elle se recroquevilla sur elle-même et poussa un cri de désespoir. Elle voulait que tout s’arrête, revenir en arrière et se laisser tuer par un ennemi quelconque. Elle était trop jeune pour finir sa vie assistée comme un vieillard. Elle sauta dans le vide.
Elle se souvenait bien de son passé, de ses voyages et de ses rencontres. Elle se souvenait de ses premiers vols, de ses premières chutes aussi, lorsqu’elle se prenait des arbres à cause d’un mauvais calcul. Elle se souvenait de ses premières leçons de magie, de sa rencontre avec le Marchevent… Le Marchevent… Pendant toutes ces années, il avait été son mentor, lui avait tant appris tant par ses discussions que par les missions qu’il lui confiait. Elle avait beaucoup grandi à ses côtés. D’une jeune adolescente fougueuse, elle s’était légèrement assagie, avait appris à se contrôler et à se maitriser. Elle avait tenu le Marchevent en si haute estime ! Et là, tout à coup, elle découvrait qu’il n’en était rien. Que cette personne qu’elle croyait connaitre n’était en fait qu’un leurre. Elle esquissa un sourire. C’était tellement ridicule… elle avait du mal à y croire vraiment. Pourtant, toutes les preuves étaient là. Le mot, la clef, le coffre et ces vêtements faits sur mesure. C’était donc ça son futur ? Etre à peine vivante et continuer à avancer ? Pour l’instant, elle ne voyait que du noir. Jamais plus elle ne pourrait mener une vie normale, elle était condamnée à souffrir jusqu’à sa mort. Il lui était arrivé de rêver sur son futur, où elle fondait une famille, enseignait la magie à l’académie de Bâton Noir et vieillissait paisiblement. Elle savait à présent qu’il n’y avait plus d’espoir pour ces rêves là.
La jeune genasi s’assied au bord de la cité, les pieds dans le vide. Elle s’était éloignée assez rapidement de tout le monde afin d’essayer de réfléchir calmement. Qu’allait-elle devenir ? Elle pouvait peut-être continuer à étudier la magie… Non. Pourquoi faire ? Celle-ci était en train de disparaitre. Exercer ses talents d’escrime ? Elle pouvait à peine tenir debout et encore, il lui fallait une canne. S’occuper de la reconstruction de la cité ? Xiltyn et Bral s’en occuperaient bien mieux qu’elle, ils avaient des connaissances politiques et techniques dont elle n’avait aucune idée. L’éducation de Tionne ? Ne pouvant plus exercer ses talents, elle n’avait rien à lui apporter. Quel était alors son avenir ? Qu’est-ce qu’il lui restait ? Devait-elle attendre de pouvoir retourner dans le passé, se faire appeler Marchevent et se sacrifier - à nouveau - pour faire fonctionner le canon qui détruirait les troupes de l’empereur ? Ce n’était guère réjouissant et Tulia refusait cette idée, refusait son destin qui était tracé devant elle. Elle qui pensait que le sacrifice dont parlait la prophétie était de mourir pour ses amis ! Non, ça aurait été bien trop simple ! Il fallait qu’elle vive et qu’elle souffre toute sa vie pour revenir dans le passer pour tout recommencer ! C’était hors de question. Elle avait assez donné, assez souffert. Depuis la « victoire » où les armées avaient été anéanties, elle n’avait cessé d’avoir mal. Lors de son sacrifice, son corps avait été complètement détruit, ses os cassés, sa colonne brisée, et elle avait besoin d’être changée régulièrement pour ne pas sentir. Quelle décadence… Depuis ce jour, elle ne pouvait plus réfléchir sans que de terribles migraines viennent l’interrompre. Si seulement elle avait pu mourir ce jour-là… Si seulement…
Tulia se releva. Elle ne pouvait plus continuer à vivre de la sorte. De chaudes larmes coulaient le long des bandelettes qui atténuaient un peu la douleur et cachaient sa peau brûlée. Tulia S’till était morte lors de son sacrifice. Ce qu’elle était aujourd’hui n’était qu’une erreur, elle aurait dû mourir, ses amis auraient du l’achever. A quoi bon continuer à avancer ? Elle n’avait plus rien à apporter à personne, juste une vieille momie dont il fallait s’occuper et qui n’était plus bonne à rien. Elle se recroquevilla sur elle-même et poussa un cri de désespoir. Elle voulait que tout s’arrête, revenir en arrière et se laisser tuer par un ennemi quelconque. Elle était trop jeune pour finir sa vie assistée comme un vieillard. Elle sauta dans le vide.
Tulia S'till- Négociatrice enflammée
- Messages : 24
Date d'inscription : 19/09/2013
Feuille de personnage
Classe et niveau: Guerrier 1 / Evocatrice 5 (9)/ champion occultiste 5
Race: Genasi d'air
Alignement: N
Re: De Tulia au Marchevent
Tirdell, le magnifique faucon à bandes bleues qui accompagnait toujours Tulia était parti chasser sur les montagnes de l’île flottante. Malgré la guerre et la pénurie de nourriture, l’oiseau arrivait généralement à manger à sa faim. Quelques mulots ou rats des champs, aujourd’hui, il avait de la chance. Entre les pierres brunes, il avait repéré un lapereau un peu trop téméraire. Il se mit alors à tournoyer au dessus de lui, cherchant par quel biais il allait l’atteindre, entre quelles pierres le coincer. Soudain il plongea vers sa proie, terrifiée, toutes serres en avant à une vitesse folle. Le pauvre animal tenta bien quelques sauts pour retrouver son terrier mais il était trop tard, le faucon l’avait capturé. Le rapace monta vers les cieux. C’était une magnifique journée et il pourrait tranquillement savourer son repas.
C’est alors qu’il senti une étrange impression. Quelque chose n’allait pas, il le ressentait au plus profond de lui. Sa Tulia était en danger, quelque part, et avait besoin de son aide, ça ne pouvait être que ça. Un peu à contre coeur, Tirdell lâcha sa proie et suivi les courants d’air chaud vers un autre bord de l’île, son instinct le guida jusqu’à la jeune femme qui venait tout juste de tomber. Comment cela s’était-il produit ? S’était-elle battue sans qu’il n’ai été au courant ? Etait-elle inconsciente ? Ca en avait tout l’air, elle tombait comme une pierre, les yeux fermés. Tirdell poussa un cri strident, arrivant pour voler à côté d’elle, espérant la tirer de son état. Loin en contre bas, il pouvait apercevoir une bonne partie de Faerûn et le lac nouveau de Marchevent. Il savait que la chute allait durer une minute, peut-être deux avant d’atteindre le sol. C’était tellement grisant de voir le sol se rapprocher, les couleurs prendre forme petit à petit. Du moins ça l’aurait été si Tulia avait pu partager cette vision avec lui, mais elle refusait d’ouvrir son oeil. En revanche, ce qu’il ne savait pas, c’était ce que pensait réellement la jeune femme.
Derrière ses bandages, elle entendait les piaillements de son faucon qui ne comprenait pas tout ce qui se passait. Elle ressentait simplement son inquiétude qui se mêlait à son propre désespoir. Son familier tenait à elle, il essayait de la réveiller, de la secourir. A quoi bon, au moment où elle toucherait le sol, toutes ses peines s’évanouiraient, et elle pourrait enfin être en paix, si Akadi le voulait. Comment un oiseau pourrait-il comprendre cela ? Seuls des êtres qui avaient été détruits pourraient se mettre à sa place. Bral par exemple. Il avait perdu son corps plus d’une fois, ou Thog qui avait perdu son bras. Comment avaient-ils fait ? Qu’est-ce qui les avait poussé à ne pas baisser les bras ? Et pourtant ils avaient continué, ils avaient avancé malgré tout, puisant au fond d’eux un courage qu’elle ne sentait plus. Ce courage, elle l’avait perdu, ou peut-être ne l’avait-elle jamais eu.
Tirdell poussa un nouveau cri déchirant alors que les arbres commençaient à ne plus former une masse verte informe mais à se distinguer les uns des autres. Il ne voulait pas qu’elle meure, et Bral ne le voudrait sans doute pas non plus, ni Thog, ni Tara, ni Xiltyn, ni Tionne. Ils ne voudraient sans doute pas qu’elle abandonne si rapidement. Ils voudraient, comme le faucon, lui donner le courage de se relever, de se battre à nouveau et de ne rien laisser tomber. Ils voudraient qu’elle continue à vivre, qu’importe ce à quoi elle ressemble, cela n’avait pas d’importance, ses parents le lui avaient toujours répété. Elle les entendaient presque la rabrouer « Ce n’est pas parce que tu ne ressembles pas aux autres que tu vaux moins qu’eux ! Sois fière de tes origines élémentaires et prouve à tous que tu es plus forte. » Un mince sourire vint étirer les lèvres pâles de Tulia. Depuis la mort de ses parents, elle avait tout fait pour qu’ils soient fier d’elle, malgré son départ, encore jeune, de la maison familiale. Elle se souvint que le Marchevent l’avait prise très tôt sous son aile, c’était lui qui était d’ailleurs venue la trouver à l’académie. Elle savait maintenant que ce n’était pas le fruit du hasard. Il - ou elle - savait parfaitement qui elle était, quelle était son histoire, son passé, ses questions et comment y répondre. Si elle se tuait aujourd’hui, cette personne qui l’avait aidée à l’époque cesserait d’exister et une autre Tulia, dans une réalité parallèle n’aurait pas fait cette rencontre qui a bouleversé toute sa vie. Elle n’aurait pas rencontré ses compagnons, elle n’aurait pas vaincu l’empire, et peut-être ses amis ne l’auraient-ils pas pu non plus… Elle avait été là pour les aider, leur avait parfois sauvé la vie par un coup chanceux. Que serait-il advenu si elle n’avait pas été là ? Ca pouvait se jouer à rien, mais leur vie à tous aurait été différente et, peut-être, seraient-ils aujourd’hui tous morts, avec l’empire ou les orcs vainqueurs, se déchirant pour Eauprofonde et massacrant toute la population, tout ça parce qu’aujourd’hui, elle avait décider de tuer le futur Marchevent. Tout au fond de son coeur, la petite flamme de son courage se raviva. Elle ouvrit son oeil valide alors que Tirdell s’accrochait à sa cape pour tenter, en vain, de ralentir sa chute. Elle tendit ses deux mains vers les toitures qui se rapprochaient dangereusement et lévita au dessus des cheminées.
Tirdell vint se poser sur son genou une fois que la petite genasi fut assise sur le toit de l’une des maisons. Il la regarda les yeux plein d’interrogations et d’incompréhension, puis glissa sa tête pleine de plumes sous la main affectueuse qui s’avançait vers lui. Tout était à nouveau normal : Tulia semblait prête à se battre. Elle allait vivre pour ses amis et pour elle-même, malgré la douleur, malgré tout ce qui pourrait lui arriver. Il fallait qu’elle trouve la force d’avancer. Elle continuerait ses recherches et trouverait un moyen de retourner dans le passé, quel que soit le temps que ça prendra. Elle savait exactement ce qu’il fallait qu’elle fasse, et elle allait le faire maintenant : serrer ses amis dans ses bras avant que chacun ne suive sa route, puis se plonger dans ses recherches. Et s’il n’y avait pas de moyen connu pour retourner dans le passé, elle l’inventerait.
Pour la famille Blancfaucon.
C’est alors qu’il senti une étrange impression. Quelque chose n’allait pas, il le ressentait au plus profond de lui. Sa Tulia était en danger, quelque part, et avait besoin de son aide, ça ne pouvait être que ça. Un peu à contre coeur, Tirdell lâcha sa proie et suivi les courants d’air chaud vers un autre bord de l’île, son instinct le guida jusqu’à la jeune femme qui venait tout juste de tomber. Comment cela s’était-il produit ? S’était-elle battue sans qu’il n’ai été au courant ? Etait-elle inconsciente ? Ca en avait tout l’air, elle tombait comme une pierre, les yeux fermés. Tirdell poussa un cri strident, arrivant pour voler à côté d’elle, espérant la tirer de son état. Loin en contre bas, il pouvait apercevoir une bonne partie de Faerûn et le lac nouveau de Marchevent. Il savait que la chute allait durer une minute, peut-être deux avant d’atteindre le sol. C’était tellement grisant de voir le sol se rapprocher, les couleurs prendre forme petit à petit. Du moins ça l’aurait été si Tulia avait pu partager cette vision avec lui, mais elle refusait d’ouvrir son oeil. En revanche, ce qu’il ne savait pas, c’était ce que pensait réellement la jeune femme.
Derrière ses bandages, elle entendait les piaillements de son faucon qui ne comprenait pas tout ce qui se passait. Elle ressentait simplement son inquiétude qui se mêlait à son propre désespoir. Son familier tenait à elle, il essayait de la réveiller, de la secourir. A quoi bon, au moment où elle toucherait le sol, toutes ses peines s’évanouiraient, et elle pourrait enfin être en paix, si Akadi le voulait. Comment un oiseau pourrait-il comprendre cela ? Seuls des êtres qui avaient été détruits pourraient se mettre à sa place. Bral par exemple. Il avait perdu son corps plus d’une fois, ou Thog qui avait perdu son bras. Comment avaient-ils fait ? Qu’est-ce qui les avait poussé à ne pas baisser les bras ? Et pourtant ils avaient continué, ils avaient avancé malgré tout, puisant au fond d’eux un courage qu’elle ne sentait plus. Ce courage, elle l’avait perdu, ou peut-être ne l’avait-elle jamais eu.
Tirdell poussa un nouveau cri déchirant alors que les arbres commençaient à ne plus former une masse verte informe mais à se distinguer les uns des autres. Il ne voulait pas qu’elle meure, et Bral ne le voudrait sans doute pas non plus, ni Thog, ni Tara, ni Xiltyn, ni Tionne. Ils ne voudraient sans doute pas qu’elle abandonne si rapidement. Ils voudraient, comme le faucon, lui donner le courage de se relever, de se battre à nouveau et de ne rien laisser tomber. Ils voudraient qu’elle continue à vivre, qu’importe ce à quoi elle ressemble, cela n’avait pas d’importance, ses parents le lui avaient toujours répété. Elle les entendaient presque la rabrouer « Ce n’est pas parce que tu ne ressembles pas aux autres que tu vaux moins qu’eux ! Sois fière de tes origines élémentaires et prouve à tous que tu es plus forte. » Un mince sourire vint étirer les lèvres pâles de Tulia. Depuis la mort de ses parents, elle avait tout fait pour qu’ils soient fier d’elle, malgré son départ, encore jeune, de la maison familiale. Elle se souvint que le Marchevent l’avait prise très tôt sous son aile, c’était lui qui était d’ailleurs venue la trouver à l’académie. Elle savait maintenant que ce n’était pas le fruit du hasard. Il - ou elle - savait parfaitement qui elle était, quelle était son histoire, son passé, ses questions et comment y répondre. Si elle se tuait aujourd’hui, cette personne qui l’avait aidée à l’époque cesserait d’exister et une autre Tulia, dans une réalité parallèle n’aurait pas fait cette rencontre qui a bouleversé toute sa vie. Elle n’aurait pas rencontré ses compagnons, elle n’aurait pas vaincu l’empire, et peut-être ses amis ne l’auraient-ils pas pu non plus… Elle avait été là pour les aider, leur avait parfois sauvé la vie par un coup chanceux. Que serait-il advenu si elle n’avait pas été là ? Ca pouvait se jouer à rien, mais leur vie à tous aurait été différente et, peut-être, seraient-ils aujourd’hui tous morts, avec l’empire ou les orcs vainqueurs, se déchirant pour Eauprofonde et massacrant toute la population, tout ça parce qu’aujourd’hui, elle avait décider de tuer le futur Marchevent. Tout au fond de son coeur, la petite flamme de son courage se raviva. Elle ouvrit son oeil valide alors que Tirdell s’accrochait à sa cape pour tenter, en vain, de ralentir sa chute. Elle tendit ses deux mains vers les toitures qui se rapprochaient dangereusement et lévita au dessus des cheminées.
Tirdell vint se poser sur son genou une fois que la petite genasi fut assise sur le toit de l’une des maisons. Il la regarda les yeux plein d’interrogations et d’incompréhension, puis glissa sa tête pleine de plumes sous la main affectueuse qui s’avançait vers lui. Tout était à nouveau normal : Tulia semblait prête à se battre. Elle allait vivre pour ses amis et pour elle-même, malgré la douleur, malgré tout ce qui pourrait lui arriver. Il fallait qu’elle trouve la force d’avancer. Elle continuerait ses recherches et trouverait un moyen de retourner dans le passé, quel que soit le temps que ça prendra. Elle savait exactement ce qu’il fallait qu’elle fasse, et elle allait le faire maintenant : serrer ses amis dans ses bras avant que chacun ne suive sa route, puis se plonger dans ses recherches. Et s’il n’y avait pas de moyen connu pour retourner dans le passé, elle l’inventerait.
Pour la famille Blancfaucon.
Tulia S'till- Négociatrice enflammée
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