Voyage à Athkatla
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Voyage à Athkatla
Dans un claquement sourd, la lourde porte menant à la salle du conseil se referma derrière l'halfeline.
Silard et Aberno se redressèrent de leur courbettes hypocrites de légumineux ministres. Les affaires diplomatiques étaient loin de leur préoccupations quotidiennes, mais ils avaient tenu à jouer le portiers pour assouvir leur curiosité.
" La conflit leur a été plus toxique qu'on veut le dire. Des peintures de guerre sur un halfelin ambassadeur; à la place de dame Jaïra, je le prendrais pour un affront si ce n'était pas si ridicule.
- Sans compter ce surnom affligeant. La Plume? Sûrement un titre prestigieux acquis à rembourrer des oreillers pendant que les combattants défendaient leur cité.
- Marchevent ne fera pas long feu s'il leur reste uniquement ce genre d'énergumènes sur place.
- Sans compter leur archonte. Edmée tient du chef de la caravane du Zéphyr qu'elle a en fait plusieurs..."
Un hoquet brutal se substitua à la fin de la phrase d'Aberno. Face à Silard et lui-même, à un pas à peine, était braqué sur eux le regard froid et scrutateur d'un halfelin au couleurs de la cité flottante.
Son immobilité de pierre tendait à induire qu'il avait été là toute la conversation, sans qu'aucun des deux ministres n'ait conscience de sa présence.
"Pouvez-vous m'indiquer un endroit convenable où attendre l'ambassadrice de Marchevent?"
La voix grave et autoritaire fit vibrer l'air de l'étroit couloir.
L'âme de Silard semblait avoir quitté son corps mais il s'efforça, dans une lividité presque translucide, à actionner l'un après l'autre ses membres inférieurs pour ouvrir le chemin vers le salon des sept sœurs. Aberno était resté lui devant la porte. Un frisson brûlant remonta le long de sa colonne tandis qu'il rejouait intérieurement les quelques tirades échangées devant ce dignitaire de Marchevent.
Silard et Aberno se redressèrent de leur courbettes hypocrites de légumineux ministres. Les affaires diplomatiques étaient loin de leur préoccupations quotidiennes, mais ils avaient tenu à jouer le portiers pour assouvir leur curiosité.
" La conflit leur a été plus toxique qu'on veut le dire. Des peintures de guerre sur un halfelin ambassadeur; à la place de dame Jaïra, je le prendrais pour un affront si ce n'était pas si ridicule.
- Sans compter ce surnom affligeant. La Plume? Sûrement un titre prestigieux acquis à rembourrer des oreillers pendant que les combattants défendaient leur cité.
- Marchevent ne fera pas long feu s'il leur reste uniquement ce genre d'énergumènes sur place.
- Sans compter leur archonte. Edmée tient du chef de la caravane du Zéphyr qu'elle a en fait plusieurs..."
Un hoquet brutal se substitua à la fin de la phrase d'Aberno. Face à Silard et lui-même, à un pas à peine, était braqué sur eux le regard froid et scrutateur d'un halfelin au couleurs de la cité flottante.
Son immobilité de pierre tendait à induire qu'il avait été là toute la conversation, sans qu'aucun des deux ministres n'ait conscience de sa présence.
"Pouvez-vous m'indiquer un endroit convenable où attendre l'ambassadrice de Marchevent?"
La voix grave et autoritaire fit vibrer l'air de l'étroit couloir.
L'âme de Silard semblait avoir quitté son corps mais il s'efforça, dans une lividité presque translucide, à actionner l'un après l'autre ses membres inférieurs pour ouvrir le chemin vers le salon des sept sœurs. Aberno était resté lui devant la porte. Un frisson brûlant remonta le long de sa colonne tandis qu'il rejouait intérieurement les quelques tirades échangées devant ce dignitaire de Marchevent.
Carmen de Osa Menor- L'amie des oiseaux
- Messages : 107
Date d'inscription : 18/09/2013
Feuille de personnage
Classe et niveau: Roublard 11
Race: Halfeline V
Alignement: CN
Re: Voyage à Athkatla
Un léger voile d'encens, vestige de la présence impériale parfumait l'air de la nouvelle salle du conseil. Le regard tatoué de Tara balaya rapidement les lieux. Combien de décennies, combien de siècles s'étaient écoulés depuis leur dernier passage? Le petit couloir qui menait à la salle ovale avait depuis paré ses murs d'ornements plus lourds encore. Sur les tentures, des oiseaux aux couleurs changeantes accompagnaient le pas de l'émissaire, tandis qu'elle avançait sur un tapis tissé d'argent, où s'entrecroisaient avec ostentation des harpes, des lunes et de larges étoiles. À la chute de l'empire, le pacha en place avait été désavoué par le peuple d'Athkatla, qui dans une rage désespérée et libératrice avait abattu presque chaque pierre du palais. Le quartier général des ménestrels avait été choisie en remplacement temporaire et Jaïra la clairvoyante assurait un interrègne dont rien n'avait éraflé la durabilité jusqu'alors. Quelques aménagements avaient été effectués, comme pouvait l'apprécier Tara. Un trône ouvragé et asymétrique était venu s'ajouter aux sièges sculptés dans des bois rares. Son assise de velours violet avait été taillé d'après les formes de l'actuelle dirigeante, pour souligner ce qui n'avait jamais été dit.
Jaïra était entrain de ranger plusieurs ouvrages dans une bibliothèque du coin de la pièce. Elle fit volte face dans un bruissement vaporeux et s'approcha de l'ambassadrice en souriant. L'une comme l'autre savaient qu'il n'y avait que peu à discuter. Les quelques échanges entre Jaïra et Xiltyn avaient largement mis en avant les avantages pour les deux villes à s'allier, car depuis la fin de la guerre, Athkatla comme Marchevent avaient développé deux artisanats complémentaires pour des villes dont l'envergure était basée sur le modernisme.
"Sois la bienvenue, Tara Daredragon, de la famille Blancfaucon, la Plume, émissaire de la cité de Marchevent.
- Je te remercie Jaïra la Clairvoyante, directrice des ménestrels, chef du conseil temporaire d'Athkatla. Comme tu le sais, je viens à la demande de l'archonte afin de donner vie à l'alliance nouvelle entre nos deux cités."
Tandis qu'elle s'adressait à la dirigeante, l'encre qui parcourait son visage semblait animé comme d'un nouveau dessin et Jaïra regardait plus qu'elle n'écoutait. Les arabesques dessinées ressemblaient à un langage oublié dont les courbes auraient épousé les intonations. le trait était indéchiffrable et pourtant l'œil était convaincu de lire, ou plutôt de percevoir le nom de Marchevent. Une discussion calme et agréable s'établit entre les deux représentantes, et on s'enquit de Tulia Blancfaucon et de Laérale Maindargent, ce qui était loin de déplaire à l'halfeline, habituée à de plus houleux échanges. En quelques heures, tous les termes étaient posés et validés, et Tara sortit d'un petit coffre un parchemin pour consigner l'accord. Comme elle en reportait les derniers mots, Jaïra conclut avec une curiosité avide:
" Très bien. Je suis très satisfaite de cet accord. Je suis prête à le signer dans ta chair."
L'halfeline acquiesça et entreprit de défaire le haut de sa tenue de lin. Le vêtement tomba assez facilement et la clairvoyante put découvrir sur son corps saillant, inscrit des combats du passé, d'autres tatouages similaires à ceux de son visage. Là encore, l'écriture était incompréhensible mais le dessin chuchotait à l'esprit de la régente: Luskan... Leuthilspar... Arrabar... Padhiver... Lunargent...
Tara tendit à Jaïra la plume pour signer le traité.
" Je suis la Plume. Arrachée à la cité flottante, je vais de terre en terre afin qu'elle ne tombe jamais. Par moi sont tissés les plus solides des liens et mon corps et la preuve de l'union des peuples."
Entre ses doigts, l'objet se mit à briller. La régente de la capitale amnienne s'en saisit vivement et apposa sa signature au bas du traité. Dans un sifflement, l'encre sinua sur l'épaule gauche de Tara et dansa dans de nouveaux symboles inconnus. Athkatla...
Jaïra était entrain de ranger plusieurs ouvrages dans une bibliothèque du coin de la pièce. Elle fit volte face dans un bruissement vaporeux et s'approcha de l'ambassadrice en souriant. L'une comme l'autre savaient qu'il n'y avait que peu à discuter. Les quelques échanges entre Jaïra et Xiltyn avaient largement mis en avant les avantages pour les deux villes à s'allier, car depuis la fin de la guerre, Athkatla comme Marchevent avaient développé deux artisanats complémentaires pour des villes dont l'envergure était basée sur le modernisme.
"Sois la bienvenue, Tara Daredragon, de la famille Blancfaucon, la Plume, émissaire de la cité de Marchevent.
- Je te remercie Jaïra la Clairvoyante, directrice des ménestrels, chef du conseil temporaire d'Athkatla. Comme tu le sais, je viens à la demande de l'archonte afin de donner vie à l'alliance nouvelle entre nos deux cités."
Tandis qu'elle s'adressait à la dirigeante, l'encre qui parcourait son visage semblait animé comme d'un nouveau dessin et Jaïra regardait plus qu'elle n'écoutait. Les arabesques dessinées ressemblaient à un langage oublié dont les courbes auraient épousé les intonations. le trait était indéchiffrable et pourtant l'œil était convaincu de lire, ou plutôt de percevoir le nom de Marchevent. Une discussion calme et agréable s'établit entre les deux représentantes, et on s'enquit de Tulia Blancfaucon et de Laérale Maindargent, ce qui était loin de déplaire à l'halfeline, habituée à de plus houleux échanges. En quelques heures, tous les termes étaient posés et validés, et Tara sortit d'un petit coffre un parchemin pour consigner l'accord. Comme elle en reportait les derniers mots, Jaïra conclut avec une curiosité avide:
" Très bien. Je suis très satisfaite de cet accord. Je suis prête à le signer dans ta chair."
L'halfeline acquiesça et entreprit de défaire le haut de sa tenue de lin. Le vêtement tomba assez facilement et la clairvoyante put découvrir sur son corps saillant, inscrit des combats du passé, d'autres tatouages similaires à ceux de son visage. Là encore, l'écriture était incompréhensible mais le dessin chuchotait à l'esprit de la régente: Luskan... Leuthilspar... Arrabar... Padhiver... Lunargent...
Tara tendit à Jaïra la plume pour signer le traité.
" Je suis la Plume. Arrachée à la cité flottante, je vais de terre en terre afin qu'elle ne tombe jamais. Par moi sont tissés les plus solides des liens et mon corps et la preuve de l'union des peuples."
Entre ses doigts, l'objet se mit à briller. La régente de la capitale amnienne s'en saisit vivement et apposa sa signature au bas du traité. Dans un sifflement, l'encre sinua sur l'épaule gauche de Tara et dansa dans de nouveaux symboles inconnus. Athkatla...
Carmen de Osa Menor- L'amie des oiseaux
- Messages : 107
Date d'inscription : 18/09/2013
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Classe et niveau: Roublard 11
Race: Halfeline V
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Re: Voyage à Athkatla
"Ma chère Tionne,
Je serai de retour le 5 de Marpenoth à Eauxprofondes; J'ai hâte de rentrer, il paraît qu'ils y ont enfin construit une auberge digne de ce nom. Ils n'auront mis que 4 ans pour transformer les ruines inondées en ruines portuaires, je ne félicite pas Bral! Mais trêve de plaisanterie.
Je reçois bien tes lettres, qui me précèdent quelle que soit ma destination. Nous les lisons et relisons pendant les veillées, et elles me rappellent que je dois continuer. Tu en parles souvent d'ailleurs, mais je ne rentrerai pas à Marchevent. Bien sûr que j'ai envie de revoir tout le monde, et de retourner avec toi au marché, flâner près des fontaines et cacher les vêtements de Thog; mais je ne peux pas. Si Timora m'a envoyée loin de la cité, c'est parce que c'est là que je suis la plus utile. Je ne peux pas risquer votre sécurité par confort."
Tara leva quelques instants la plume du parchemin. Sa famille monstrueuse lui manquait. Plusieurs fois, par lassitude, elle s'était posé la question de braver le jugement de Timora, mais elle savait que c'est son foyer qui subirait les conséquences de sa faiblesse.
Pile, je reste aider le conseil, face, je pars pour Luskan entériner l'accord.
La pièce s'était envolée, avait rebondit à plusieurs reprises sur le sol. Elle avait roulé sur sa tranche. Elle avait butté sur une pierre mal soudée de la cour et elle s'était parfaitement encastrée dans une ébréchure ronde, profonde de plus d'un pouce. Impossible de la retirer. Les efforts de chacun n'avait fait que l'enfoncer plus profondément. Face, sa déesse avait parlé.
L'halfeline avait réglé rapidement ses affaires en cours. Tout s'était passé pour le mieux, même les explications sa famille; elle voyait cela également comme une reconnaissance de sa déesse. Elle avait pris le strict nécessaire, sans savoir qu'elle ne partirait pas seule.
Tara reprit ses esprits, et essuya d'un revers de manche les larmes qui lui montaient aux yeux.
"Ne t'inquiète pas, Adon veille sur moi.
Je t'embrasse et te dis à très bientôt, à l'auberge de la Grande Marée.
Tara"
Je serai de retour le 5 de Marpenoth à Eauxprofondes; J'ai hâte de rentrer, il paraît qu'ils y ont enfin construit une auberge digne de ce nom. Ils n'auront mis que 4 ans pour transformer les ruines inondées en ruines portuaires, je ne félicite pas Bral! Mais trêve de plaisanterie.
Je reçois bien tes lettres, qui me précèdent quelle que soit ma destination. Nous les lisons et relisons pendant les veillées, et elles me rappellent que je dois continuer. Tu en parles souvent d'ailleurs, mais je ne rentrerai pas à Marchevent. Bien sûr que j'ai envie de revoir tout le monde, et de retourner avec toi au marché, flâner près des fontaines et cacher les vêtements de Thog; mais je ne peux pas. Si Timora m'a envoyée loin de la cité, c'est parce que c'est là que je suis la plus utile. Je ne peux pas risquer votre sécurité par confort."
Tara leva quelques instants la plume du parchemin. Sa famille monstrueuse lui manquait. Plusieurs fois, par lassitude, elle s'était posé la question de braver le jugement de Timora, mais elle savait que c'est son foyer qui subirait les conséquences de sa faiblesse.
Pile, je reste aider le conseil, face, je pars pour Luskan entériner l'accord.
La pièce s'était envolée, avait rebondit à plusieurs reprises sur le sol. Elle avait roulé sur sa tranche. Elle avait butté sur une pierre mal soudée de la cour et elle s'était parfaitement encastrée dans une ébréchure ronde, profonde de plus d'un pouce. Impossible de la retirer. Les efforts de chacun n'avait fait que l'enfoncer plus profondément. Face, sa déesse avait parlé.
L'halfeline avait réglé rapidement ses affaires en cours. Tout s'était passé pour le mieux, même les explications sa famille; elle voyait cela également comme une reconnaissance de sa déesse. Elle avait pris le strict nécessaire, sans savoir qu'elle ne partirait pas seule.
Tara reprit ses esprits, et essuya d'un revers de manche les larmes qui lui montaient aux yeux.
"Ne t'inquiète pas, Adon veille sur moi.
Je t'embrasse et te dis à très bientôt, à l'auberge de la Grande Marée.
Tara"
Carmen de Osa Menor- L'amie des oiseaux
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