Un monde en cendres
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Un monde en cendres
Obould reposa la plume dans l’encrier et se détendit dans son siège. Il soupira et massa son cou douloureux, son regard se perdit dans la flamme de la bougie. La lassitude le gagnait progressivement, il supportait de moins en moins la vie dans le camp de siège : mal aux dos, mal au crâne, entouré de flagorneurs, de brutes et de crétins toute la journée, à devoir hurler sur les uns, menacer les autres, et viander les plus réfractaires. Quarante-trois hivers… Obould ne rajeunissait pas, et il devait bien admettre que la force de sa jeunesse s’était érodée avec le temps. Il fut une époque où il pouvait rester frais et alerte sur le front pendant trois jours de suite sans avoir besoin de dormir. Aujourd’hui, c’est à peine s’il pouvait rester debout deux heures sans se coincer le dos.
« heu… chef ? Obould reconnut immédiatement la voix énervante de cette petite pourriture de Jorgol.
- Par les couilles de Yurtul, Jorgol, j’ai demandé à ce qu’on me foute la paix, c’est trop compliqué pour ta petite tronche ?
- Nan chef, mais y’a votre fille qui est là avec un rapport urgent, dit Jorgol.
- Urmph… ouais, j’arrive. Sors de ma tente maintenant avant que je m’énerve. » Le colonel Jorgol s’exécuta sans se faire prier.
Obould prit alors une pincée de sable et la saupoudra sur la missive pour faire sécher l’encre. Il souffla un grand coup, roula rapidement la lettre et la scella. Il se leva de son siège en maudissant les douleurs de son dos et alla chercher son épée. S’il y a bien une chose qu’il avait apprise au cours des années, c’était de ne jamais sortir sans elle. Il accrocha le fourreau à sa ceinture et dégaina Cendremonde, la gaine elle-même était d’une grande chaleur, la paume de sa main était semblable à du cuir à cause de cela après toutes ces années à la manier.
Il ne put réprimer un sourire à la vue de la lame… plus belle que toutes ses femmes réunies, des flammes d’un rouge infernal courraient sur l’acier qui semblait tout juste sorti de la forge, émettant un sifflement ardent, comme un dragon en cage cherchant à le dévorer. Obould ne se faisait pas d’illusions, il savait que le respect dont il jouissait encore malgré son âge était dû en grande partie à l’incontestable puissance que lui accordait Cendremonde. Pour la horde, il était l’élu de Gruumsh, et même son fils d’après certains. L’élu… Obould n’y croyait pas trop… c’est vrai qu’il était plus fort mais surtout bien plus malin que la grande majorité des peaux vertes. Le fils… c’était encore moins probable : si son père était le dieu borgne, alors il l’avait buté lui-même en duel il y a… bordel, presque trente ans.
Obould se tira de ses rêveries et rengaina son arme. Il enfila sa cape et repoussa le rabat de sa tente pour se retrouver dans la fraicheur du soir.
« Le Grand Chef de la Horde Obould des Flèches, élu de Gruumsh et maitre des terres du nord ! Annonça le planton de garde.
Le « Grand Chef » lui lança un regard noir, et il décampa sans demander son reste. Bordel… il détestait toutes ces cérémonies humaines, mais cela allait dans le sens de ce qu’il cherchait à construire avec la Horde.
Sa fille Chaorga se tenait au garde à vous face à lui. Fille de sa seconde femme Alustriel, Chaorga était sa seule gosse de sang noble. Sa mère, la dame de Lunargent, n’est pas l’épouse la plus facile : mariage de force, enfant de force, attachée pendant le temps de la grossesse pour éviter qu’elle ne se foute en l’air, et quatre tentatives de meurtre contre Obould et sa fille, en gros pas vraiment de souvenirs chaleureux au coin d’une cheminée. Il avait néanmoins besoin d'elle pour asseoir son autorité sur la région, et donner une héritière au trône de Lunargent, que cela lui plaise ou non…
Chaorga était une jeune fille dynamique et déterminée, elle avait hérité des capacités magiques de sa mère, mais sous une forme plus frustre, plus brutale, plus orc.
Obould refusait de régler le problème de sa succession pour l’instant, mais Chaorga faisait partie des candidats potentiels, même si elle devrait s’imposer avec une grande force dans ce monde brutalement masculin qu’est celui de la Horde. C’était une petite fourbe, et elle avait ses secrets et ses manigances, comme la majorité de ses gosses. Tous cherchaient un moyen de le caner une bonne fois pour toutes afin de prendre le trône d’os de la Horde pour lui, mais c’était la seule à ne pas s’être fait attraper à ce jeu dangereux. Si elle était assez forte ou maligne pour le faire retourner dans la boue, alors la couronne serait à elle, et toutes les emmerdes qui iraient avec. Morbul, Hugolm, Ushug, Grazob et Rugdumph (ou bien est-ce Rogdumph ?), cinq enfants tués, par lui, avant qu’ils n’aient eu le temps de lui trouer la peau.
« Mon père, nos espions à Eauprofonde nous annoncent que la situation en ville est propice à une attaque. La population est en train de se soulever contre les seigneurs cachés, comme nous l’avions prévu.
- La bande de fous furieux n’a pas maté la révolte ? Ça m’étonne.
- Le Marchevent les a envoyés en mission à l’extérieur, tout ça s’est passé pendant leur absence. Grosse erreur d’ailleurs, le schnock a disparu de la circulation, sûrement garroté au coin d’une ruelle ou en train de pourrir dans un donjon, père.
- Bon débarras, tiens. Sans cette vieille raclure pour repousser notre prise de la ville, on serait pas là à se geler les miches au pied des murailles.
- D’après les espions, la population s’est soulevée contre les seigneurs, menés par une puissante magicienne. Ils demandent…
- Chaorga, je m’en fous de ce qu’ils demandent, prépare les explosifs pour finir les tunnels et entre en force dans la ville. On prend 3 régiments et on en finit demain. Si y’a des mecs assez tarés pour nous barrer le chemin, on les dégomme. Épargnez tous ceux qui se rendent, que l’on montre notre magnanimité.
- Heu… notre quoi chef ? demanda Jorgol
- Ferme-la, crétin, et prépare toi à l’attaque »
Obould se retourna vers ses troupes et brandit Cendremonde, qui cracha des flammes haut dans les airs. « Demain on en finit avec ce cailloux, mes gars ! Et après, on décrochera la tête de l’Empereur ! Que rien ne nous arrête jamais, pour la Horde ! »
« heu… chef ? Obould reconnut immédiatement la voix énervante de cette petite pourriture de Jorgol.
- Par les couilles de Yurtul, Jorgol, j’ai demandé à ce qu’on me foute la paix, c’est trop compliqué pour ta petite tronche ?
- Nan chef, mais y’a votre fille qui est là avec un rapport urgent, dit Jorgol.
- Urmph… ouais, j’arrive. Sors de ma tente maintenant avant que je m’énerve. » Le colonel Jorgol s’exécuta sans se faire prier.
Obould prit alors une pincée de sable et la saupoudra sur la missive pour faire sécher l’encre. Il souffla un grand coup, roula rapidement la lettre et la scella. Il se leva de son siège en maudissant les douleurs de son dos et alla chercher son épée. S’il y a bien une chose qu’il avait apprise au cours des années, c’était de ne jamais sortir sans elle. Il accrocha le fourreau à sa ceinture et dégaina Cendremonde, la gaine elle-même était d’une grande chaleur, la paume de sa main était semblable à du cuir à cause de cela après toutes ces années à la manier.
Il ne put réprimer un sourire à la vue de la lame… plus belle que toutes ses femmes réunies, des flammes d’un rouge infernal courraient sur l’acier qui semblait tout juste sorti de la forge, émettant un sifflement ardent, comme un dragon en cage cherchant à le dévorer. Obould ne se faisait pas d’illusions, il savait que le respect dont il jouissait encore malgré son âge était dû en grande partie à l’incontestable puissance que lui accordait Cendremonde. Pour la horde, il était l’élu de Gruumsh, et même son fils d’après certains. L’élu… Obould n’y croyait pas trop… c’est vrai qu’il était plus fort mais surtout bien plus malin que la grande majorité des peaux vertes. Le fils… c’était encore moins probable : si son père était le dieu borgne, alors il l’avait buté lui-même en duel il y a… bordel, presque trente ans.
Obould se tira de ses rêveries et rengaina son arme. Il enfila sa cape et repoussa le rabat de sa tente pour se retrouver dans la fraicheur du soir.
« Le Grand Chef de la Horde Obould des Flèches, élu de Gruumsh et maitre des terres du nord ! Annonça le planton de garde.
Le « Grand Chef » lui lança un regard noir, et il décampa sans demander son reste. Bordel… il détestait toutes ces cérémonies humaines, mais cela allait dans le sens de ce qu’il cherchait à construire avec la Horde.
Sa fille Chaorga se tenait au garde à vous face à lui. Fille de sa seconde femme Alustriel, Chaorga était sa seule gosse de sang noble. Sa mère, la dame de Lunargent, n’est pas l’épouse la plus facile : mariage de force, enfant de force, attachée pendant le temps de la grossesse pour éviter qu’elle ne se foute en l’air, et quatre tentatives de meurtre contre Obould et sa fille, en gros pas vraiment de souvenirs chaleureux au coin d’une cheminée. Il avait néanmoins besoin d'elle pour asseoir son autorité sur la région, et donner une héritière au trône de Lunargent, que cela lui plaise ou non…
Chaorga était une jeune fille dynamique et déterminée, elle avait hérité des capacités magiques de sa mère, mais sous une forme plus frustre, plus brutale, plus orc.
Obould refusait de régler le problème de sa succession pour l’instant, mais Chaorga faisait partie des candidats potentiels, même si elle devrait s’imposer avec une grande force dans ce monde brutalement masculin qu’est celui de la Horde. C’était une petite fourbe, et elle avait ses secrets et ses manigances, comme la majorité de ses gosses. Tous cherchaient un moyen de le caner une bonne fois pour toutes afin de prendre le trône d’os de la Horde pour lui, mais c’était la seule à ne pas s’être fait attraper à ce jeu dangereux. Si elle était assez forte ou maligne pour le faire retourner dans la boue, alors la couronne serait à elle, et toutes les emmerdes qui iraient avec. Morbul, Hugolm, Ushug, Grazob et Rugdumph (ou bien est-ce Rogdumph ?), cinq enfants tués, par lui, avant qu’ils n’aient eu le temps de lui trouer la peau.
« Mon père, nos espions à Eauprofonde nous annoncent que la situation en ville est propice à une attaque. La population est en train de se soulever contre les seigneurs cachés, comme nous l’avions prévu.
- La bande de fous furieux n’a pas maté la révolte ? Ça m’étonne.
- Le Marchevent les a envoyés en mission à l’extérieur, tout ça s’est passé pendant leur absence. Grosse erreur d’ailleurs, le schnock a disparu de la circulation, sûrement garroté au coin d’une ruelle ou en train de pourrir dans un donjon, père.
- Bon débarras, tiens. Sans cette vieille raclure pour repousser notre prise de la ville, on serait pas là à se geler les miches au pied des murailles.
- D’après les espions, la population s’est soulevée contre les seigneurs, menés par une puissante magicienne. Ils demandent…
- Chaorga, je m’en fous de ce qu’ils demandent, prépare les explosifs pour finir les tunnels et entre en force dans la ville. On prend 3 régiments et on en finit demain. Si y’a des mecs assez tarés pour nous barrer le chemin, on les dégomme. Épargnez tous ceux qui se rendent, que l’on montre notre magnanimité.
- Heu… notre quoi chef ? demanda Jorgol
- Ferme-la, crétin, et prépare toi à l’attaque »
Obould se retourna vers ses troupes et brandit Cendremonde, qui cracha des flammes haut dans les airs. « Demain on en finit avec ce cailloux, mes gars ! Et après, on décrochera la tête de l’Empereur ! Que rien ne nous arrête jamais, pour la Horde ! »
Thog- Pas un Pédé
- Messages : 45
Date d'inscription : 15/09/2013
Localisation : Waterdeep
Re: Un monde en cendres
On savait déjà que dans le corps robuste et éclopé de ce bon vieux Thog, il y avait une femme sensible, mais au fur et à mesure que le personnage gagne en profondeur, on découvre que chez cette femme élégante et battante, il y a l'âme d'un gros troll.
Xiltyn Malen- Revancharde débutante
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Date d'inscription : 15/09/2013
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Re: Un monde en cendres
Miam, voila qui me donne des raisons de plus d'asseoir la suprématie de Kziltine sur n'importe quelle ville où l'on passera, afin que nous mations ces révoltes sans essayer d'aller réprimer des troubles internes à des îles lointaines (puis quels gens frustres ces insulaires ...)
Est-ce que Jorgol est apparenté à l'un de nous, autre qu'Argyle?
Est-ce que Jorgol est apparenté à l'un de nous, autre qu'Argyle?
Bral Scillant- Forgeron itinérant
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Date d'inscription : 19/09/2013
Localisation : Sous un marteau - Forge - Eauprofonde
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Re: Un monde en cendres
Hihi en ce moment la suprématie de tyne-tyne est surtout assise sur son cul. Pardon mais il fallait que je la fasse.
Xiltyn Malen- Revancharde débutante
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Date d'inscription : 15/09/2013
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